Moto Revue

Le dernier défi de Lorenzo ? Ducati au pied du mur

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Usé par sa difficile cohabitati­on avec Valentino Rossi, reprochant à demi-mot à Yamaha un certain manque de considérat­ion, Jorge Lorenzo a finalement décidé d’aller voir ailleurs. Depuis ses débuts en MotoGP en 2008, l’Espagnol s’était pourtant montré fidèle à la marque aux trois diapasons. Champion du monde à trois reprises avec la M1, Lorenzo semblait même promis à finir sa carrière pour le compte de l’usine japonaise. Eh bien non. Après neuf saisons en bleu, Jorge a décidé de passer au rouge, Gigi Dall’Igna étant parvenu à le convaincre de piloter cette année une Desmosedic­i GP avec l’objectif de réussir là où Valentino Rossi a échoué. Ce défi pourrait bien d’ailleurs être le dernier pour ce pilote qui n’a jamais caché que sa carrière ne serait pas l’une des plus longues en Grands Prix. Reste à savoir s’il pourra le mener à bien au terme des deux saisons pour lesquelles il s’est engagé avec Ducati. Les premiers essais de Lorenzo avec la D16 ont été plus difficiles que ce que le nouveau coéquipier d’Andrea Dovizioso imaginait. « Je dois modifier mon pilotage pour utiliser au mieux le potentiel de la Ducati » , admet l’Espagnol. Pour l’aider, Lorenzo peut compter sur Michele Pirro, le pilote d’essais maison dévolu également cette année à une mission de coaching. « Chaque moto a ses points forts et ses points faibles, souligne l’Italien. La Desmosedic­i est très performant­e sur les phases de freinage et possède une excellente vitesse de pointe mais elle est encore un peu en difficulté dans les virages qui se referment.L’objectif est toujours de tirer le meilleur du package dont on dispose en comprenant au mieux son fonctionne­ment.Jorge est un super pilote et je suis certain qu’il va faire de belles choses chez Ducati.Cette saison est très importante pour toute l’équipe,et même si ça ne sera pas facile, on va tous travailler dur pour aller chercher le titre de champion du monde.» Avec le recrutemen­t de Jorge Lorenzo, l’équipe Ducati compte désormais dans ses rangs l’un des trois meilleurs pilotes MotoGP du moment. « L’heure est venue de retrouver notre rang et d’aller chercher un nouveau titre » , confie-t-on du côté de Borgo Panigale. D’autant que pour s’offrir ses services, le constructe­ur italien a dû revoir son budget à la hausse et convaincre ses partenaire­s de mettre au bout. « Ce sera difficile,mais nous sommes là pour ça » , assure Gigi Dall’Igna qui sait très bien que l’échec de Valentino Rossi en 2012 a coûté sa place à Filippo Preziosi. Le patron du service course Ducati n’a pas encore le couteau sous la gorge, mais ni Audi, aujourd’hui propriétai­re de la marque italienne, ni Philip Morris, généreux sponsor de l’équipe MotoGP, n’ont l’intention d’attendre des années encore que la Desmosedic­i ne rajoute à son palmarès un titre de champion du monde après lequel elle court depuis maintenant dix ans. Arrivé il y a trois ans chez Ducati, Dall’Igna a déjà réussi à remettre la D16 sur le chemin de la victoire. En restructur­ant son service course et en créant une nouvelle moto, l’Italien a permis à l’usine de Borgo Panigale de relever la tête. Reste désormais à transforme­r l’essai. Dall’Igna joue d’autant plus gros que le choix de Lorenzo lui appartient, les deux hommes étant liés depuis les titres obtenus par l’Espagnol, il y a dix ans, dans la catégorie 250, avec Aprilia. Clin d’oeil de l’histoire, c’est à cette époque qu’un certain Casey Stoner triomphait avec la D16 GP7 pour offrir à Ducati son seul et unique titre de champion du monde MotoGP. Depuis, l’usine de Borgo Panigale attend toujours le successeur de l’Australien.

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