Moto Revue

KTM entre dans l’arène Comme des avions sans ailes

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Cette année, un sixième constructe­ur rejoint la danse du MotoGP. Il y a deux ans, c’est Suzuki qui avait fait son come-back. L’an dernier, c’était au tour d’Aprilia. Voilà qu’aujourd’hui KTM s’attaque à son tour à la catégorie reine des Grands Prix. En août 2016, Stefan Pierer avait profité du retour du Grand Prix d’Autriche au calendrier pour présenter son nouveau projet : « Nous avons commencé notre histoire par le tout-terrain,où nous nous sommes imposés,puis nous avons attaqué le marché des motos de route. La compétitio­n ayant toujours été dans notreADN,nous avons mis un pied en Grands Prix...Nous voilà aujourd’hui en MotoGP.Y décrocher le titre de champion du monde serait le rêve de ma vie.» Après une année de tests à laquelle ont participé différents pilotes, la RC16 est entrée dans le vif du sujet cet hiver aux mains de Bradley Smith et Pol Espargaro, ses deux pilotes officiels. À Sepang, fin janvier, les deux anciens pilotes du team Tech3 ont réalisé le même chrono. Assez loin cependant du meilleur temps de Maverick Viñales. À Phillip Island, Espargaro et Smith ont réussi à concéder moins d’une seconde et demie au nouveau coéquipier de Valentino Rossi, en grande forme depuis ses débuts sur la Yamaha. Pour l’instant, Sebastian Risse affirme ne pas se soucier des chronos. « On dégrossit le développem­ent, explique le directeur technique du service course autrichien. Nous avons énormément de choses à essayer,notamment au niveau de notre partie-cycle car la moto est encore difficile à emmener au point de corde.» Néanmoins, à l’approche du premier Grand Prix, le temps presse. « Quand tu fais de la course,la pression est toujours là, commente Risse. Surtout lorsque tu représente­s une équipe officielle,un constructe­ur.On sait très bien que les résultats n’arrivent pas en claquant des doigts.On l’a vécu dans d’autres discipline­s. Il faut être patients et nos dirigeants le savent bien. Tant que l’on sera motivés et qu’on travailler­a dur, la direction sera derrière nous pour nous aider.» Au terme d’innombrabl­es palabres, la direction technique des Grands Prix a décidé d’interdire cette saison les appendices aérodynami­ques qui avaient fleuri l’an dernier sur les carénages des MotoGP. Par mesure de sécurité et pour limiter les coûts, se sont justifiés les responsabl­es du championna­t. Ducati, premier constructe­ur à avoir développé l’aérodynami­que de ses motos avec ce type d’ailerons, a bien évidemment été le plus pénalisé par cette mesure pour laquelle, à en croire les Italiens, Honda aurait été à la manoeuvre. Les constructe­urs essaient aujourd’hui de trouver des solutions alternativ­es pour récupérer cette fameuse « Downforce » perdue. Le problème, c'est qu'il n’est plus possible de faire évoluer son carénage à sa guise. Toutes les équipes doivent entamer le championna­t avec deux modèles homologués, une version 2016 sans aileron et une version 2017 qui doit être validée pour le Grand Prix du Qatar. Une seule évolution sera ensuite accordée en cours de saison. D’où les hésitation­s des uns et des autres et les différents prototypes aperçus cet hiver durant les tests. «Au début,les ailerons perturbaie­nt la vitesse de pointe, témoigne Guy Coulon. Mais en améliorant le comporteme­nt de la moto à l’accélérati­on,ils ont fini par compenser ce handicap en apportant par ailleurs une meilleure stabilité à haute vitesse.Personne n’était trop convaincu de leur utilité quand on a commencé à s’en servir mais petit à petit,on a réglé les motos avec les ailerons.Et c’est quand il a fallu les enlever à Valence,pour les premiers tests de novembre,que tout le monde a vraiment mesuré ce qu’ils apportaien­t.» Voilà pourquoi certains ont du mal à retrouver l’équilibre perdu.

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