Moto Revue

Suzuki UN NOUVEAU TANDEM

Depuis son retour en MotoGP, Suzuki progresse avec méthode et régularité. Ainsi, l’an dernier, Maverick Viñales a offert au constructe­ur japonais une victoire qu’il n’avait plus goûté depuis 2007. Reste à savoir comment l’équipe de Davide Brivio va digére

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Même s’il a bien évidemment compris son choix, Davide Brivio a plutôt mal vécu le départ de Maverick Viñales chez Yamaha. Le team manager italien rêvait de voir le pilote espagnol devenir chez Suzuki ce que fut Kevin Schwantz 25 ans plus tôt. Au lieu d’endosser le costume de l’icône, Viñales a préféré choisir le guidon d’une moto capable de briguer le titre de champion du monde. Ce que n’est pas encore en mesure de faire la GSX-RR. Avec deux nouveaux pilotes, dont un rookie, l’équipe

Suzuki n’affiche pas d’ambitions démesurées pour sa troisième saison. Pour remplacer Viñales, Brivio a logiquemen­t recruté Andrea Iannone, évincé de chez Ducati. Parfois trop bouillant, l’Italien ne manque pas de qualités. C’est en tout cas un attaquant intrépide qui joue toujours ses coups à fond. Suzuki aurait pu conserver Aleix Espargaro pour assurer la continuité et conserver des repères au niveau du développem­ent de la moto, mais Brivio a préféré faire table rase du passé et miser sur l’avenir en faisant confiance à un jeune pilote, en l’occurrence Alex Rins. Pas sûr que la recette fonctionne aussi bien qu’avec Viñales. Quoi qu’il en soit, entre la victoire décrochée l’an dernier par Maverick à Silverston­e et les prometteur­s essais réalisés cet hiver par Iannone, Davide Brivio peut continuer à rêver de voir de temps à autre l’un des siens sur le podium, et pourquoi pas sur la plus haute marche. Après tout, Iannone a lui aussi gagné une course la saison dernière. Côté technique, les ingénieurs japonais n’ont apporté que quelques modificati­ons à leur modèle 2016. « On a fait évoluer notre moteur en augmentant légèrement sa puissance, ce qui était notre point faible, détaille Satoru Terada, le patron du service course Suzuki. Mais le concept reste le même car nous ne voulons surtout pas détériorer les qualités et l’équilibre de notre partie-cycle. » Pour essayer d’améliorer la motricité en sortie de virage sur les revêtement­s manquant de grip, les ingénieurs Suzuki ont travaillé sur leur bras oscillant. Ils ont également introduit un nouveau cadre qui offre des plages de réglage plus larges en termes de géométrie. Si elle manque encore un peu de moteur, la GSX-RR peut compter sur une partie-cycle toujours aussi joueuse et facile à exploiter. Iannone n’a d’ailleurs pas mis longtemps à s’adapter à une machine beaucoup plus facile, il est vrai, que la Ducati qu’il pilotait depuis ses débuts en MotoGP. « Il faut encore travailler sur l’électroniq­ue et les réglages pour l’adapter à mon style, mais cette Suzuki me plaît beaucoup, expliquait­il lors des tests en Malaisie. Le cadre est vraiment bien, et je suis ravi du support de toute l’équipe. L’ambiance est géniale et on sent que tout le monde va dans le même sens. » Alex Rins a quant à lui bien progressé tout au long des tests hivernaux. Ce qui rend, là encore, Brivio plutôt optimiste sur les chances de voir briller cette année ces deux nouveaux pilotes. À noter que cette saison encore, il n’y aura que deux pilotes Suzuki sur la grille. Une situation qui devrait évoluer en 2018. • Moto homogène • Fougue de Iannone !

SAM LOWES

• Grande-Bretagne • 26 ans • 5e du Moto2 en 2016, 4e en 2015, 13e en 2014. Champion du monde Supersport 2013. 11 podiums en GP dont 3 victoires en Moto2

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