Moto Revue

24 Heures du Mans DOUBLé YAMAHA, L’ENDURANCE APRÈS LE MOTOGP

Après le tir groupé des M1 de Viñales et de Rossi en Argentine, ce sont les R1 du GMT 94 et du YART qui ont assuré le doublé pour Yamaha à l’arrivée des « 24 Heures Motos » sur le circuit du Mans. La marque aux trois diapasons a décidément le vent en poup

- Par Michel Turco, Alexis Delisse et Jean-Aignan Museau. Photos JAM.

Assurant que l’endurance est aujourd’hui l’une de ses priorités, Masahiko Nakajima n’a pas fait le voyage dans la Sarthe pour rien. Le président de Yamaha Motor Racing a en effet assisté, sur le circuit Bugatti, au triomphe de ses troupes, en l’occurrence celles de Christophe Guyot, le patron du GMT 94, et de Mandy Kainz, le manager du YART. Contrairem­ent à leur dernière sortie sur le circuit Paul-Ricard, à l’occasion du Bol d’Or couru en septembre 2016, les Yamaha R1 ont cette fois fait preuve d’une fiabilité irréprocha­ble. La marque japonaise n’avait d’ailleurs plus gagné au Mans depuis 2009 (c’était avec le YART). Quant à la dernière victoire du GMT 94 dans la Sarthe, elle remontait à la saison 2005. C’était alors l’un des premiers succès de David Checa avec l’équipe francilien­ne. « Je m’en souviens très bien, confie l’Espagnol. J’avais dédié cette victoire à mon grand-père récemment décédé. » Douze ans plus tard, le pilote emblématiq­ue du GMT 94 a ajouté un nouveau trophée à son palmarès, cette fois en compagnie de Niccolo Canepa et de Mike Di Meglio. Nouvel arrivant dans l’équipe de Christophe Guyot, le Toulousain disputait au Mans sa première course d’endurance. L’essai a été transformé entre les perches. « Mike est pour beaucoup dans notre succès de ce week-end, se félicite Guyot. Son arrivée dans l’équipe nous a fait un bien fou, et pas seulement parce qu’il va vite et roule sans faire d’erreurs. Une espèce d’alchimie s’est créée, l’ambiance est formidable et il règne aujourd’hui entre nos trois pilotes une solidarité et une envie de se surpasser tout simplement géniale. » L’équipe du GMT 94 en a fait la démonstrat­ion au petit matin de cette quarantièm­e édition des 24 Heures. Arrimés à la deuxième place d’une course jusqu’alors dominée par la machine du YART, les hommes de Guyot ont décidé de passer la vitesse supérieure au moment où Canepa venait pourtant de jeter l’éponge. « Après avoir passé la nuit à vomir, j’ai dit à Christophe que je ne me sentais pas de continuer, raconte l’Italien. Je n’avais plus de force. » Ses coéquipier­s en ont eu pour lui. Doublant leurs relais, Di Meglio et Checa ont ainsi commencé à grignoter leur retard sur les pilotes de la Yamaha n° 7. Autant dire que pour sa première course d’endurance, Mike a fait forte impression, même si son accrochage avec Osamu Deguchi en fin de course lui a valu quelques critiques de ses adversaire­s et ce, malgré les excuses présentées au pilote japonais du team Kawasaki Trick Star. « J’étais très stressé en début de course, souligne le Toulousain. J’étais tellement concentré pour ne pas faire d’erreurs que j’étais crevé à chaque fois que je passais la main. Petit à petit, je me suis détendu... Et puis, ce matin, quand j’ai vu qu’on pouvait aller chercher la victoire, j’ai dit à David qu’il fallait tout donner. L’équipe a fait un travail formidable pour nous permettre de

remporter ce succès. » Pourtant, face au YART, le GMT 94 n’était pas donné favori. Cette saison, l’équipe autrichien­ne dispose en effet du soutien exclusif du service course Yamaha, et des pneus Bridgeston­e développés par les ingénieurs qui travaillai­ent jusqu’à présent en MotoGP. D’où la présence de Nakajima sur toutes les courses du championna­t. Plus véloce que la moto du GMT 94, la machine du YART était aussi jusque-là plus fragile. « Ils sont là pour développer les pièces de la moto qui courra à Suzuka, explique Guyot. De notre côté, nous préférons depuis toujours utiliser un moteur moins puissant mais à la fiabilité plus éprouvée. » La Yamaha n° 7 n’a pourtant connu aucun souci mécanique. « La différence s’est faite sur les pilotes et les pneus, estime Mandy Kainz. Fritz et Nozane n’avaient jamais couru la nuit. Ils manquaient un peu d’expérience. Mais surtout, même si nos pneus avaient été très performant­s aux essais et le samedi après-midi, la chute des températur­es n’a pas joué en notre faveur. » Un argument que Guyot confirme. « Nous savions qu’avec les Dunlop, nous serions mieux la nuit avec le froid, reprend le patron du GMT 94. Le nouveau revêtement du circuit Bugatti offre un énorme grip qui a obligé tout le monde à rouler avec des gommes très dures, notamment à l’arrière pour éviter le louvoiemen­t de la moto. » C’est pour cela que les pilotes de la Yamaha n° 94 ont fait le dos rond en début de course, laissant la Kawasaki du team SRC donner la chasse à la Yamaha

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