Michelin en aveugle
Cette année, deux circuits visités par le championnat MotoGP ont vu leur revêtement entièrement refait : le Bugatti au Mans et le Sachsenring. Pour préparer le Grand Prix de France, une séance de tests avait été organisée par Michelin afin de proposer une allocation pneumatique cohérente. Mais le manufacturier de Clermont-Ferrand n’a pu en faire autant en amont du Grand Prix d’Allemagne. « Il y a des restrictions sonores importantes imposées au Sachsenring, témoigne Piero Taramasso, le responsable de la compétition moto Michelin. Le circuit ne pouvant être utilisé qu’une dizaine de jours dans l’année,les propriétaires du circuit préfèrent évidemment les garder pour les courses.» Impossible donc de pouvoir se faire une idée des besoins du nouvel asphalte allemand avant que les pilotes MotoGP puissent y poser leurs roues pour la première séance d’essais libres de la neuvième course de la saison. « C’est toujours compliqué d’être en aveugle car tout est possible avec un nouveau revêtement, poursuit Taramasso. On peut avoir plus ou moins d’usure en fonction de la taille et du profil des cailloux utilisés pour l’enrobé, et on peut tout autant avoir des niveaux de grip très différents sur le sec comme sous la pluie.Il n’y a pas de règle.» Voilà pourquoi les pilotes ont eu droit à des séances d’essais libres rallongées d’une dizaine de minutes ainsi qu’une allocation augmentée à quatre types de pneus différents pour l’avant comme pour l’arrière. « Nous avons apporté des mélanges de gommes mais aussi des constructions différentes pour être certain d’avoir la bonne résistance thermique.» Au final tout s’est bien passé. « Le revêtement qui a été posé au Sachsenring est comparable à celui du Mans, conclut Piero. Le grip est bon,sur le sec comme sur le mouillé,et l’usure est tout à fait raisonnable.La preuve : toutes les spécifications que nousavions apportées ont fonctionné.»