Moto Revue

Le journal de Zarco UNE POLE ET DES PéRIPéTIES

En dépit d’une pole position à Assen, Johann Zarco a souffert aux Pays-Bas et en Allemagne. C’est le métier qui rentre.

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Il n’aura donc attendu que son huitième Grand Prix en classe reine pour décrocher sa première pole position. Les grincheux, qui ne manquent pas, trouveront bien quelque chose à redire. Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. Lorenzo et Marquez ayant eu la possibilit­é de débuter en MotoGP avec une équipe officielle, aucun pilote depuis Casey Stoner n’avait réalisé de tels débuts en MotoGP. Cela faisait donc plus de dix ans que l’on n’avait pas vu un rookie briller ainsi avec un team indépendan­t. « Johann nous impression­ne week-end après week-end par son culot et sa capacité à progresser » , résume Hervé Poncharal. À Assen, Zarco a décroché sa première pole position en MotoGP en réalisant un joli coup en pneus pluie, au terme de deux journées d’essais malmenées par les caprices de la météo. « Quand tu vois ton nom tout en haut du classement, c’est juste fantastiqu­e, pouvait lâcher le Français au parc fermé. J’ai toujours bien aimé ces conditions un peu délicates. En Moto2, j’étais déjà à l’aise sur le séchant. J’avais dit vendredi que ça serait bien de pouvoir partir de la première ligne. De la pole, c’est encore mieux. » Parti en tête, Johann mènera le lendemain la course durant onze tours devant Rossi, Marquez et Petrucci. Après avoir perdu la première place et s’être encore accroché avec Rossi, le pilote Tech3, qui avait opté pour des pneus tendres à l’avant et à l’arrière, se maintiendr­a dans le quatuor de tête jusqu’à ce que la pluie ne s’invite. À sept tours de l’arrivée, il fera le pari de passer par la voie des stands pour changer de moto. Un changement toutefois prématuré car il n’y avait pas assez d’eau sur la piste pour profiter des pneus pluie. Zarco se verra de plus infliger une pénalité pour vitesse excessive en rejoignant la piste, son limiteur de vitesse n’ayant pas été correcteme­nt programmé. Contraint à repasser par la voie des stands alors qu’il était revenu de la dernière à la douzième place, il ne franchira la ligne d’arrivée qu’en quatorzièm­e position. Analyse d’après-course : « C’est le métier qui rentre. Tout n’a pas été parfait aujourd’hui, mais le bilan du weekend est largement positif. Même celui de cette journée. J’ai pris un très bon départ et j’ai fait plus d’une dizaine de tours en tête.

« J’ai encore des choses à apprendre »

C’était vraiment une bonne sensation après avoir réalisé la pole samedi. Il y avait deux virages où j’étais un peu moins bien que les autres mais globalemen­t, je me sentais bien et capable de rester dans le groupe de tête jusqu’à la fin. Et puis quelques gouttes ont commencé à tomber. Cela m’a perturbé, j’avais peur de tomber, je n’avais plus le même feeling... J’ai donc fait le pari de rentrer pour changer de moto. C’était trop tôt et l’équipe ne m’attendait pas. Du coup, le limiteur n’était pas enclenché et je suis ressorti trop vite. Ce qui m’a valu d’avoir à repasser par les stands. C’était la première fois que je me retrouvais à gérer ce genre de conditions, et je me rends compte que j’ai encore des choses à apprendre. Je l’ai dit, le bilan de cette journée demeure largement positif. J’étais compétitif et s’il n’avait pas plu, j’aurais pu monter sur le podium. » Le week-end suivant en Allemagne a été plus compliqué pour le Français. Deux chutes aux essais, dont une en FP3, l’ont contraint de passer par la Q1. Une Q1 disputée sur le mouillé et dont il n’a pu émerger, ce qui l’a obligé à prendre le départ de la dix-neuvième place de la grille. À partir de là, il ne pouvait pas viser beaucoup plus haut qu’un Top 10, surtout sur le tourniquet du Sachsenrin­g. Neuvième à l’arrivée, Johann pouvait s’estimer satisfait : « L’objectif de cette course, c’était d’être le plus régulier possible. C’est pour cela que j’avais opté pour le pneu dur avec lequel je m’étais senti bien samedi matin. J’ai ainsi pu faire toute ma course en 1’22” en roulant dans le trafic, ce qui est positif. Je n’ai pas pris un très bon départ et j’ai même perdu des positions dans les premiers virages. Je les ai heureuseme­nt rapidement récupérées. Il ne fallait pas être agressif pour ne pas faire trop patiner la moto, il fallait prendre son temps. Je voyais les gars qui commençaie­nt à tirer la langue et c’est comme ça que j’ai doublé. Ça n’est pas évident sur ce circuit qui tourne beaucoup et dont la piste n’est pas très large. J’étais finalement dans le rythme de Viñales et de Rossi. Aujourd’hui, seuls Marquez et Folger avaient quelque chose en plus. Je suis très content pour Jonas qui monte sur son premier podium. C’est bien pour lui et pour toute l’équipe Tech3. » Sixième du classement général avec seulement dix-neuf points de retard sur Dani Pedrosa, le pilote Yamaha Tech3 peut être satisfait de sa première moitié de saison en MotoGP.

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