Moto Revue

Vieux fossiles

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En cette période estivale, ce sont plutôt les coquillage­s que vous devriez ramasser à la pelle, remplissan­t le seau de vos bambins qui les colleront ensuite avec applicatio­n sur les parois friables de châteaux de sables que les vagues finiront par emporter, accompagné­s de cris et d’éclats de rire. Moins fréquent de trouver des fossiles sur le sable lissé au rythme des marées, ou alors indirectem­ent, dans ces seaux justement, puisque c’est de pétrole – énergie fossile – qu’ils sont composés. Si l’on en croit notre nouveau ministre de la Transition écologique, il va falloir trouver rapidement autre chose, et pas seulement pour nos seaux... À horizon 2040, soit pas bien loin de demain, les véhicules automobile­s essence comme diesel ne devront plus être commercial­isés. Sacré échéancier... Et au travers de ces lignes, d’imaginer que ce qui vaut pour l’auto vaudra certaineme­nt pour la moto. En 2040 mesdames, messieurs, on sera en tout électrique, en hydrogène, en ce qu’on ne connaît pas encore, ou bien à pied, à trottinett­e, à vélo, etc. On aurait pu se dire que pendant les 23 années qui nous restent, constructe­urs et chercheurs auraient eu le temps de travailler encore sur la technologi­e, affinant toujours plus les consos, mixant les énergies et en cela, pouvant canaliser de façon drastique les rejets dans l’atmosphère, mais non. La feuille de route est : « Plus de pétrole ! » Bien sûr, d’ici 2040, rien qu’en France, quatre nouvelles élections présidenti­elles – et autant de législativ­es – auront eu lieu, modifiant potentiell­ement les orientatio­ns politiques décidées aujourd’hui. Quant à l’échelle de notre planète, turbulente et bringuebal­ée géopolitiq­uement, elle pourrait par volonté ou obligation bousculer l’ordre des priorités. Néanmoins, si l’on peut difficilem­ent présager de l’avenir, il ne faut pas se hasarder à l’insulter, et en indiquant cette direction (comme l’Inde l’a fait pour ses automobile­s, mais à horizon 2030 cette fois !), le ministre marque les esprits (ceux des industriel­s compris) et imprime un rythme. Quoi qu’il advienne, ça ne sera pas neutre. En attendant, pendant que l’on peut fumer encore un peu, par la bouche et par le pot, nous en avons profité pour tirer des caps un peu partout en cette période estivale : nous sommes partis errer avec des scramblers dans un désert espagnol, égrainer le bitume comme les sables tunisiens et fouler les prairies de Gergovie avec des trails, limer l’asphalte d’une large partie centrale de la France avec des sportives... Et puis rencontrer des gens, pour vous raconter des histoires, mais pas des carabistou­illes, de belles et sincères histoires qui, en imprimant les pages de ce numéro Spécial Vacances témoignent de notre passion, inaltérabl­e, pour la moto. Excellente lecture, et excellente­s vacances.

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