ZF Grand Prix School : « Former le prochain Zarco »
Comme souvent, les belles histoires démarrent le plus simplement du monde. Alors qu’il a six ans, Lorenzo accompagne régulièrement Laurent et Johann qui vont rouler sur le circuit d’Eguyères. Au guidon de son PW, il fait des allers et retours sur un bout de bitume devant les stands. a demandé s’il pouvait amener des copains de sa classe pour essayer sa moto » , se rappelle Andrea. Nous sommes en 2011. L’école a démarré ainsi, un mercredi autour d’un pique-nique. Depuis, la structure s’est étoffée et diversifiée avec deux machines distinctes : le Yamaha PW 50 pour les 7-11 ans et la ZFM 150 pour les 11-15 ans. Les nouveaux élèves passent par une détection où les éducateurs sportifs (Johann, Laurent et Sébastien Moreno) valident le niveau des prétendants. Les cinq journées 2017 (déjà déroulées) coûtent 60 € (prêt de la moto et de l’équipement inclus) mais il est possible, tout au long de l’année, de participer à une journée d’essais. Après inscription à l’école (750 € pour l’année) et l’achat d’un pack PW 50 (2 840 € avec la moto et l’équipement pilote : casque Shark, combinaison, gants Furygan, dorsale et bottes Stylmartin ) ou d’un pack ZFM 150 (5 000 € moto et équipement pilote, idem pack PW sauf bottes TCX), le pilote peut bénéficier de dix-neuf journées de roulage (entraînement et course) au cours de la saison. Pour de plus amples renseignements : jpancion@orange.fr, 06 74 56 09 87
d’être en confiance. À l’époque de la 125, alors que l’on roulait avec une Yamaha YZF, on savait que s’il faisait le record sur la piste d’Eyguières sans tomber le vendredi, le record de la piste le matin et l’après-midi le samedi, et que le dimanche, il était capable de faire le record de la piste dès le deuxième tour, alors c’est qu’il pourrait se battre avec Terol le week-end suivant sur le Grand Prix. » C’est aussi à l’époque des débuts que Johann acquiert une habitude toujours d’actualité. Andrea Fellon, l’épouse de Laurent, qui a vécu l’aventure depuis le commencement, se souvient : « Au début, Johann ne venait que pour les week-ends. Et à chaque fois, il fallait repartir de zéro. C’est à ce moment-là que Laurent a demandé à Johann de noter tout ce qu’il avait fait. » Une méthode que Johann utilise encore aujourd’hui, même si l’aide des images télé lui permet d’en alléger le contenu : « À chaque sortie, il dessine la piste de mémoire, il note à chaque virage tous les points de repère, ce à quoi il doit faire attention, où il doit s’améliorer. La lecture
des notes permet de se remettre tout de suite dans le rythme et de reproduire instantanément le chrono fait précédemment. Tu n’es plus dans la découverte. C’est un gain de temps précieux. Lorenzo l’applique et dans le troisième tour, il est dans le bon chrono » , continue Laurent. Dans cet univers, où chaque instant est enregistré puis décortiqué par des cerveaux électroniques, Fellon s’offre une dernière ode à l’humain : « Un “bord de piste’’, c’est mieux que tout. L’ordinateur ne peut pas voir la position du pilote. Il verra la pression exercée sur une pédale de frein, mais pas le moment où le pilote est trop agressif. Il ne verra pas non plus que Rossi était trop long à redresser sa moto dans le premier virage, contrairement à Johann et Pedrosa... » L’ordinateur ne dira pas non plus à Johann, l’avant-veille de la course au Grand Prix de France, dans la discrétion d’une semiremorque du team Tech3 : « À Jerez, sur un circuit que tu n’aimes pas, t’as fait une course d’anthologie. Conduis comme tu sais, pas à la con, le cul sur la selle. » Le surlendemain, pour sa cinquième course en MotoGP, Johann est monté sur la deuxième marche du podium... Lorenzo sait qui écouter !