Une histoire d’étiquettes
Terrain de développement idéal pour éprouver la fiabilité des machines, l’endurance l’est aussi concernant les pneumatiques, qui ont considérablement progressé en longévité ces dernières années, bien aidée par un règlement toujours plus sévère. Alors que le nombre de pneus que les équipes ont le droit d’utiliser durant un week-end était illimité par le passé, il est aujourd’hui drastiquement réduit, comme l’explique Dominique Hébrard, remplaçant de Dominique Méliand à la tête du SERT au Bol d’Or. « En EWC,nous avons 45 étiquettes pour faire les qualifications et la course (27 en Superstock, ndlr). Donc forcément,il y a une stratégie à adopter.Soit tu décides de sacrifier tes qualifs pour garder un ou deux pneus de secours en cas de pépin pendant les 24 heures,soit tu passes des pneus qualifs pour tenter de faire la pole mais dans ce cas,tu sacrifies des étiquettes que tu n’auras pas en course.» Et évidemment, les équipes de pointe ont joué la sécurité en ne passant pas de pneu tendre pendant les qualifications, au grand dam de Gilles Stafler, patron du team Kawasaki SRC, auteur de la pole. « Le championnat a besoin d’avoir des pilotes de plus en plus performants et malheureusement,on les frustre.Les gens veulent voir du spectacle or je pense que si j’avais donné un pneu de qualification à Randy de Puniet,il aurait tourné en 1’56.Ces problèmes d’étiquettes nous tirent vers le bas,je suis contre.Je suis un sportif dans l’âme,pour moi,c’est la recherche de performance en permanence qui compte.J’ai toujours été contre cette limitation et j’espère qu’à l’avenir nous ne serons plus limités en pneumatique.» Pour Dominique Hébrard, ce sont surtout les contrôles qui ont fait défaut lors des qualifications. « En soi,je ne suis pas contre le fait que la FIM fasse évoluer notre sport.Mais à partir du moment où une limitation quelconque est mise en place – et en l’occurrence le nombre de pneus –, il faut qu’il y ait un contrôle efficace qui soit fait derrière.Or aujourd’hui,ce n’est pas le cas.Pendant les qualifications des pilotes 1 et 2,il n’y avait aucun commissaire devant notre stand ou en bout de pit lane pour arrêter les motos et vérifier s’il y avait des étiquettes. Il suffit pourtant de mettre quatre commissaires en bout de pit lane et tu arrêtes toutes les motos pour contrôler les étiquettes avant et arrière.Tu peux même les mettre en début de pit lane pour arrêter les motos à leur retour et demander des explications au team manager en cas d’absence d’étiquettes.»