Moto Revue

Grand Prix d’Espagne

Deux pilotes marchent sur l’eau : Marquez, vainqueur à Jerez, et son (désormais) dauphin, Zarco

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Deux pilotes marchent sur l’eau en ce début de saison : Marc Marquez, vainqueur à Jerez et solide leader du championna­t et Johann Zarco, chanceux mais encore brillant en Espagne, et désormais dauphin du bulldozer espagnol.

Qu’il n’ait pas réussi, pour la première fois depuis son arrivée en MotoGP, à se qualifier sur la première ligne de la grille de départ n’a rien changé au cours de l’histoire que Marc Marquez semble encore parti pour écrire cette saison. D’ailleurs, sans sa boulette du Grand Prix d’Argentine, ça n’est pas douze points mais bien davantage que le leader du championna­t compterait sur ses adversaire­s. Avec une Honda bien plus performant­e que celle dont il disposait ces deux dernières saisons, Marquez a retrouvé la puissance de feu qui était la sienne en 2014, l’année où il avait remporté les dix premières courses du championna­t. C’était sa deuxième saison en MotoGP et le pilote Honda avait remporté treize des dix-huit courses inscrites au calendrier. Comme à Austin le mois dernier, Marquez a fait ce qu’il a voulu à Jerez. Pourtant, contrairem­ent à la piste américaine, le circuit andalou n’a jamais été son préféré. Oui mais voilà : quand la Honda va, tout va. Quatrième à la fin du premier tour, troisième au deuxième tour, deuxième au troisième tour, le sextuple champion du monde a déposé Lorenzo cinq tours plus tard et personne ne l’a revu. « Aujourd’hui, c’était plus une course de réflexion qu’une course de vitesse, analyse-t-il. Je savais au départ que pour gagner, il faudrait

être capable de préserver ses pneus jusqu’à l’arrivée. C’est pour cela que j’ai pris mon temps en début de course. Lorenzo allait vraiment vite et il était très fort en entrée de virage. C’était un peu le Lorenzo d’avant. C’est d’ailleurs ce qui a fait qu’il a bloqué Dani (Pedrosa) et qu’il ne lui a pas permis de s’échapper en début de course. Mais si ici tout le monde est capable de faire un tour rapide, c’est une autre paire de manches que d’en faire vingt-cinq sur le même rythme. L’équilibre de la moto évolue et il faut savoir adapter son pilotage. » Sachant que Lorenzo avait opté pour une gomme tendre à l’avant, Marquez a donc patienté. « Quand j’ai vu qu’il commençait à être moins bien en entrée de virage, je l’ai doublé et je suis parti. » Avec ses deux victoires d’affilée et sa deuxième place au Qatar, le pilote Honda compte désormais soixante-dix points, soit douze de plus que Johann Zarco, son nouveau dauphin.

« Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait »

Eh oui : en montant sur la deuxième marche du podium tout en profitant des malheurs de ses adversaire­s, le pilote Yamaha Tech3 s’est hissé à la deuxième place du classement général. Une position qu’aucun Français n’avait plus occupée en classe reine après quatre courses depuis 1984. À l’époque, c’est Raymond Roche qui faisait le spectacle avec sa 500 Honda trois-cylindres. « C’est vrai que cette fois, j’ai eu de la chance, reconnaît Johann. Mais de la chance, il en faut aussi parfois. » N’en avait-il d’ailleurs pas manqué au Qatar quand son pneu avant s’est subitement dégradé à six tours de l’arrivée ? À Jerez, c’est la partie de billard à trois bandes entre Pedrosa,

Lorenzo et Dovizioso qui a fait ses affaires. Johann était alors calé en cinquième position à portée de fusil du trio qui se disputait le podium. Après s’être qualifié la veille sur la première ligne pour la huitième fois d’affilée, le pilote Tech3 ne semblait pourtant pas en mesure d’aller chercher un Top 3 à la régulière. « J’ai buté en début de course sur Pedrosa dont la moto accélérait plus fort que la mienne, raconte Zarco. Cela m’a conduit à forcer au freinage et à faire deux petites erreurs qui ont permis à Crutchlow, Iannone et Dovizioso de me doubler. » Mais Crutchlow est tombé et Iannone a rétrogradé. « Je voyais les trois autres devant moi et j’espérais pouvoir refaire mon retard en évitant de trop forcer sur les pneus, reprend Johann. Et puis j’ai vu du rouge et du orange par terre… Trois en même temps, ça ne semblait pas possible. Et pourtant si. À partir de là, je me suis retrouvé deuxième et j’ai géré mes quatre secondes d’avance. Deuxième du championna­t, c’est extra, surtout avant le Grand Prix de France. Je dois profiter de ces moments au jour le jour. C’est signe que je continue à progresser. » Meilleur pilote Yamaha aux essais comme en course, Johann estime ne pas avoir à se fixer de limites. Et de citer Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. » Mener la vie dure à Marquez au championna­t pour jouer le titre ? « Pourquoi pas ? » , répond Johann.

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3 1 Encadré par les Ducati Pramac (Petrucci et Miller), Valentino Rossi aura vécu une course difficile sur un circuit de Jerez que le nonuple champion italien apprécie pourtant. 2 Le team Yamaha Factory est à la peine, ce qui rend Rossi bien songeur. 3...
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1 Hafizh Syahrin fêtait ses 24 ans en Espagne, le team Tech3 lui a offert une boîte à pizza, rapport à ses nombreuses brûlures contractée­s lors d’une chute de vélo. 2 Si pour Bautista (n° 19) sa 8e place andalouse est un bon résultat, la 7e de Viñales...
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