Moto Revue

Honda Monkey Royal Enfield soigne son karma

On se doutait bien que le « concept » milanais de ce petit Honda Monkey allait rapidement être produit en série. Il arrivera avant cet été, avec une cylindrée de 125 cm3, trois coloris, et un prix (4 099 €) moins minimalist­e que son gabarit.

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On imaginait bien qu’au vu de la forme – comme du fond induit par la pertinence de proposer un produit pile dans l’air du temps – de l’engin découvert sur une estrade du dernier Salon de Milan en novembre 2017, ce nouveau Monkey allait rapidement devenir une réalité. Ce sera pour cet été. Né au début des années 60 et pensé initialeme­nt dans une version 50 cm3 pour promener les jeunes visiteurs au coeur du parc de loisirs Tama-Tech de Tokyo, le Monkey (« singe » en anglais) fut rapidement homologué pour une utilisatio­n route, avant de devenir une icône dans l’Amérique des années 70. En sera-t-il de même dans celles des années 20102020 ? Difficile à dire, mais l’engin s’est donné les moyens d’un nouveau départ, en conservant les codes du passé en étant paré de technologi­es plus modernes. La nouveauté joue sur le même créneau que le MSX 125 qui empruntait déjà la voie des petits gabarits, mais y associe cette fois un pan d’histoire. Mécaniquem­ent, on trouve un monocylind­re de 125 cm3 refroidi par air (développan­t 9,5 ch pour un couple de 1,2 mkg) alimenté par une injection électroniq­ue PGM-FI et associé à une boîte à 4 vitesses. Gros point fort annoncé : une autonomie qui devrait atteindre 375 kilomètres (conso record de 1,5 litre pour un réservoir contenant 5,6 litres)... Bon, si de telles promesses séduisent une clientèle de GoldWing, pas sûr qu’ils soient nombreux à être prêts à s’infuser 375 kilomètres d’une traite au son guidon de ce Monkey... Pas grave, une telle autonomie permettra à ses futurs propriétai­res d’oublier de faire le plein, quand ils s’en serviront pour des sauts de puce, utilisatio­n naturelle de cette nouveauté. Avec une hauteur de selle de 775 mm, un empattemen­t de 1 155 mm, un poids de 107 kg, un diamètre de braquage de moins de 2 mètres, des roues de 12 pouces, le Monkey s’annonce comme le roi des espaces réduits. Discret par sa taille, nul doute qu’il se fasse remarquer partout où il passe, et où il se gare. Son éclairage à diodes, son tableau de bord – petit mais complet et moderne – participe de l’intégratio­n de ce modèle dans notre époque. Il sera disponible à partir de juillet 2018 au tarif de 4 099 €. Finalement, il n’y a qu’au niveau du prix que ce Monkey pourra nous apprendre à faire la grimace.

Enfin... surtout son avenir ! Si, en France, les regards qui se posent sur Royal Enfield ressemblen­t souvent à de la curiosité, voyant dans cette marque centenaire une interpréta­tion exotique de la moto qui reste à cent lieues des poids lourds japonais et européens, les chiffres qui font écho au développem­ent de cette entreprise indienne n’ont rien, quant à eux, de fantaisist­e... Pour l’exercice fiscal qui court d’avril 2018 à mars 2019, c’est 120 millions de dollars qui vont être investis par la marque : « La demande de Royal Enfield est supérieure à notre offre,et nous sommes toujours en forte croissance sur l’ensemble de nos marchés.Nous avons donc décidé d’augmenter notre capacité de production en construisa­nt de nouvelles usines toujours près de Chennai,en Inde » , indique M. Siddhartha Lal, PDG d’Eicher Motors Ltd. Pour accélérer son développem­ent, la marque a aussi décidé d’installer des filiales en Indonésie et en Thaïlande durant cet exercice fiscal, comme de continuer de proposer de nouveaux modèles, ou des séries spéciales. Pour cette année, l’objectif sera de produire 950 000 unités... Avec une croissance de 50 % par an depuis 5 ans, on se dit surtout que des regards, il va s’en poser de plus en plus souvent sur les Royal Enfield, des paires de fesses aussi...

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