Moto Revue

Jérémy Faraud « L’OLYMPE DU MONDE SCRAMBLER »

Rencontré lors de l’essai de la Ducati Scrambler 1100 (voirMRn°4073 parule28ma­rsdernier,ndlr), Jérémy Faraud est l’un des designers phares de la nouvelle vague, auteur des lignes tout en charme de la belle italienne. Nous avions gardé son interview au cha

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Jérémy, comment es-tu arrivé chez Ducati ?

J’ai fait l’école de design ISD à Valencienn­es de 2010 à 2015. Mes deux premières années se sont déroulées en France et ma troisième année en Inde. À mon retour en Europe, j’ai effectué mon stage obligatoir­e de six mois chez Ducati. Puis je suis retourné à l’école. Entretemps, j’ai gagné un concours Honda. Entre ma 4e et 5e année, pendant les vacances, j’ai fait un stage de 3 mois au départemen­t design de Honda à Rome. Ils m’ont demandé de revenir, mais Ducati m’avait déjà proposé de les rejoindre à la fin de mes études, ce que j’ai fait il y a trois ans.

Pourquoi avoir choisi Ducati plutôt que Honda ?

Honda, c’est génial, car c’est de « l’Advanced design » : on dessine le futur de la moto. Mais ce que je cherchais, c’était vraiment la production, avoir un rapport avec les ingénieurs, parler avec les fournisseu­rs, développer les pièces, j’ai choisi Ducati pour ça.

Le premier projet sur lequel tu as travaillé ?

La Scrambler Desert Sled. Quand je suis arrivé, Julien (Clément, l’autre designer français chez Ducati à qui l’on doit la Scrambler 800, ndlr) avait déjà fait un premier dessin de cette moto. Mais lui était très occupé car il travaillai­t sur la Supersport et la Panigale V4. Avec Julien, nous sommes les seuls à designer la gamme Scrambler.

Quel âge avez-vous tous les deux ?

Julien a 29 ans et moi 27 ans. Nous avons fait la même école, mais lui cinq ans plus tôt. Julien a été mon tuteur de stage quand je suis arrivé chez Ducati. Il m’a aidé à augmenter mon niveau, à comprendre l’identité de Scrambler, de Ducati.

Quand as-tu commencé à designer le Scrambler 1100 ?

Fin 2015, et le projet a duré environ deux ans. Nous sommes partis d’une feuille blanche. Au départ, nous n’avions pas une idée précise de ce que nous voulions faire. J’ai pu développer différente­s idées. Cette 1100 aurait pu être totalement différente, puis au fur et à mesure, nous avons décidé de revenir sur des formes très proches de la 800.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

La plus grande difficulté, ça a été de faire un up-size, une moto avec des proportion­s plus grandes mais en conservant l’aspect compact de la 800, agile et facile à conduire. Trouver les bonnes proportion­s pour ne pas dénaturer le look fut très délicat. Au final, je suis content de l’aspect général de la moto et de son impact quand tu la découvres en vrai. Elle conserve l’identité Scrambler, mais en plus musclé.

Si tu devais résumer le Scrambler 1100 en un mot ?

Résumer deux ans de travail en un mot, c’est difficile. Je dirais que le brief correspond assez bien à la moto. Le brief, c’était : « Créer l’Olympe du monde Scrambler. » On a traduit ça par le fait de la faire plus grande, plus développée, plus définie, plus riche…

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