Essai dynamique SIMPLE ET EFFICACE
Malgré ses similitudes avec la 850, la F 750 GS doit se différencier de sa « fausse » soeur jumelle pour réellement exister. Une tâche peu aisée, d’autant plus que la technique joue en sa défaveur. Mais impossible n’est pas GS, pourrait-on dire. À sa faço
Me voilà donc face à la F 750 GS. Et j’ai comme la sensation d’avoir déjà vécu ce moment. Pas étonnant, puisqu’il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai eu le plaisir d’être présenté à la F 850 GS (voir MR n° 4072). Et franchement, les deux frangines se ressemblent comme deux gouttes d’eau, exception faite, en l’espèce, de cette fourche télescopique classique et de la roue avant de 19 pouces. J’ai un peu de mal à suivre : on retrouve donc une machine quasi semblable à la première et qui, de surcroît, se révèle moins puissante (de 18 chevaux) et moins coupleuse. De deux choses l’une : soit les ingénieurs de BMW aiment les effets de surprise, soit ils ont tout bonnement décidé de proposer une déclinaison « discount » de leur trail mid-size. Eh bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, bien qu’extrêmement proche techniquement de sa soeur, cette GS réussit à offrir à la fois sa propre expérience et une approche inédite. Et le nouveau bicylindre, alors même qu’il est privé d’une partie de sa puissance, n’est pas étranger à cela. Alors que l’on pourrait s’attendre à un comportement poussif et à un manque de vigueur, le twin s’avère au contraire très rond et plutôt joueur dans les bas et mi-régimes. Les reprises les plus efficaces ne s’opèrent pas avant 5 000 tr/min, certes, et il ne faut pas espérer reprendre le filet de gaz sans à-coups sous les 3 500 tr/min, mais cela n’empêche pas le bicylindre en ligne de faire preuve d’une certaine vivacité, à condition d’être sur le rapport adéquat. Alors oui, les 77 chevaux de la GS ne vous étireront pas les bras mais ils suffisent pour rouler à un rythme confortable et, le cas échéant, doubler en toute sécurité. Ils seront également plus facilement maîtrisables pour les débutants auxquels cette machine se destine. En fait, l’absence de puissance se fait principalement ressentir dans les hauts régimes. Une fois la barre des 7 000 tr/min franchie, il ne faut plus espérer grand-chose. La plage d’utilisation du moteur de 853 cm3 est assez étroite lorsqu’on souhaite conserver de la vélocité. La boîte de vitesses joue ici un rôle primordial tant elle est mise à contribution. Heureusement, elle se montre douce et profite d’une sélection précise tout en étant associée à un levier d’embrayage irréprochable.
Tout (ou presque) pour vous faciliter la vie
Autant de bons éléments qui nous font penser que la F 750 GS peut se passer du shifter Pro up & down, disponible en option et présent sur notre moto d’essai. Efficace lorsque le moteur est à pleine charge, il s’est montré en revanche trop brusque et manquant cruellement de fluidité à des vitesses plus usuelles. C’est dommage, car BMW possède la technologie pour exceller dans ce domaine et pourrait vraiment améliorer le confort de conduite de la F 750 GS. Côté comportement en revanche, il n’y a pas de quoi se plaindre. Moto vouée à séduire de nouveaux motards, elle transpire l’évidence dès les premiers tours de roues et promet de ne prendre personne en défaut. Son assise placée à 815 mm du sol est déjà gage de bonne volonté. La position de conduite, ensuite, privilégie le confort en
maintenant le buste droit et en plaçant les pieds légèrement devant l’axe de la colonne vertébrale du pilote. Les commandes sont douces, l’ergonomie générale est appréciable, l’angle de braquage est conséquent et le réservoir suffisamment mince pour être bien enserré. En fait, toutes les dispositions ont été prises pour vous faciliter la vie. Enfin presque toutes, puisque le trail néglige complètement la protection du pilote : tant les jambes que le haut du corps sont entièrement exposés. Mais nous l’aurions parié à la vue de cet ersatz de bulle positionnée au-dessus du bec de la teutonne. Rien de rédhibitoire toutefois, les qualités dynamiques de la F 750 GS sont là et bien là. Faisant avant tout preuve d’un équilibre global très sécurisant, elle se distingue aussi par une stabilité à toute épreuve, aussi bien à l’horizontal que sur l’angle.
Plus agile que la 850 ?
Elle se démarque en plus de la F 850 GS par sa roue avant de 19 pouces, qui lui confère plus d’agilité. Et ce n’est pas un petit atout. On balance donc la F 750 GS d’un angle sur l’autre plus naturellement, tout en profitant de la précision du train avant, jusqu’à vous en faire oublier ses – un peu plus de – 224 kilos. Seule la fourche télescopique un poil souple tempérera tôt ou tard votre fougue. Néanmoins, cette GS est capable de rentrer fort dans les virages. Finalement, plus que la suspension avant, c’est le frein avant qui met le holà à cet exercice. Composé d’étriers 2 pistons à fixation axiale, le système ne peut pas non plus faire des miracles. Surtout que le levier droit de notre moto d’essai était résistant et ne renvoyait aucune information. L’absence de mordant et de progressivité oblige à anticiper les décélérations lorsque le rythme de croisière s’accélère. Enfin, cette F 750 GS est mise en valeur par sa dotation électronique tel que le contrôle de traction, l’ABS Pro, le mono-amortisseur à réglage ESA, le régulateur de vitesse, la clé sans contact, les poignées chauffantes ou encore un service d’appel automatique des secours en cas d’accident. Seul hic, ces équipements restent des options et font allégrement monter la note.