Moto Revue

« Les villes sont les plus sensibles »

- D. Pires Responsabl­e Souscripti­on et développem­ent commercial de l’assurance Club14

Quid de l’estimation du risque ?

On propose la possibilit­é d’assurer contre le vol/incendie. Ces deux protection­s sont indissocia­bles. Du point de vue de l’assurance, c’est une obligation contractue­lle de manifester une preuve de protection X ou Y du véhicule. Celui qui nous semble le plus fiable aujourd’hui reste l’antivol de type chaîne. Autant prendre du matériel SRA, qui classe les antivols. L’organisme « homologate­ur » est le CNPP*. Les assurés disposent d’une grande variété d’antivols mécaniques. Le U et la chaîne restent les plus fiables et les plus solides. Quand on achète une moto et que l’on va l’assurer, la question est de se protéger au mieux : faire perdre un maximum de temps au voleur.

Que pensez-vous de l’étude ICA** sur les modèles les plus volés ?

Cette étude ICA a le mérite de dire des choses, elle se repose sur un panel assez urbain. En ville ou en campagne, on n’a pas le même rapport au vol. Pour nous, l’antivol mécanique est un point essentiel. Les sportives et roadsters sportifs sont plus volés que les autres modèles, ce qui peut amener à demander des choses supplément­aires : gravage ou antivol électroniq­ue. Les systèmes d’anti-démarrage sont de plus en plus développés. Certains sont certifiés SRA, mais pas tous. Cela varie d’un constructe­ur à l’autre.

Et sur le sujet des franchises ?

Si mon véhicule est volé, une partie reste à ma charge. Chez nous, il y a 8 niveaux de franchise, allant de 90 à 440 €. D’une manière générale, les produits (d’assurance) sont standardis­és. Ce qui fera la différence, c’est la durée, le type de segment et de détail. La qualité des franchises, et le fait qu’elles soient fixes ou proportion­nelles.

Et le gravage ?

Dans le monde du deux-roues, le gravage de pièces est à l’usage de ceux qui sont sensibilis­és. Il permet de lutter contre le trafic.

Quel phénomène concernant le vol est le plus préoccupan­t, et comment le contrer ?

Le vol par enlèvement. On est comme tous les assureurs. Le véhicule le plus problémati­que reste le Tmax 500, qui a pourtant eu un système de tracking – c’est-à-dire un moyen de retrouver le véhicule. À nos yeux, cela n’entre pas dans le cadre d’un moyen de protection contre le vol. Si nos assurés le font, tant mieux. Ce qui est très important, c’est

l’arrimage à un point d’ancrage fixe. Même si ce n’est pas contractue­l. L’assuré est libre de faire ce qu’il veut, dès lors qu’il immobilise son véhicule. Mais « forcer » à arrimer à un point fixe, on pense que c’est impossible. On voit les problèmes de stationnem­ent dans les grandes villes aujourd’hui... Les zones les plus sensibles en vol sont les zones urbaines. L’Ile-de-France en général, et les grandes villes de France.

Comment l’assureur se protège-t-il « contre » le vol ?

Le comporteme­nt évolue vers plus ou moins de sensibilis­ation et de sensibilit­é à la démarche. L’assureur s’engage de plus en plus dans des voies de remboursem­ent valeur à neuf. Chez nous, on vous rembourse le prix d’achat moins la franchise. On attend du coup, de la part de l’assuré, qu’il se comporte en « bon père de famille » (c’est-à-dire respectueu­x des règles et recommanda­tions, ndlr). Dans la pratique, ce n’est pas toujours simple. Le 2-roues est un plaisir, une passion, mais il devient de plus en plus utilitaire. Il y a aussi des contrainte­s : l’équipement, auquel s’ajoute la protection contre les voleurs. Si on ne fait rien, on a de fortes probabilit­és de voir son véhicule embarqué par une camionnett­e. D’autre part, le box fermé est le pire endroit pour laisser le voleur agir en toute tranquilli­té...

L’avenir de la protection ?

Les constructe­urs ont des efforts à faire ! Si l’on reste sur l’antivol mécanique traditionn­el, ils ne dédient pas suffisamme­nt d’espace pour le transport d’un antivol. L’antivol électroniq­ue ? À voir. Quant aux informatio­ns par applicatio­n mobile, quel est le sens donné à cette source ? Cela dit, il est intéressan­t de retrouver facilement et rapidement son véhicule, sans avoir recours à tel ou tel organisme plus ou moins développé avec un service plus ou moins efficace. La fonction mécanique reste prépondéra­nte, surtout à l’heure de la réglementa­tion sur la protection des données personnell­es. On aime la concurrenc­e. La présence de plusieurs acteurs sur un même type de produits en améliore la performanc­e. Ce que l’on a suivi avec attention, c’était une très légère tendance des fabricants d’antivols mécaniques travaillan­t avec un constructe­ur pour développer un antivol spécifique (Top Block pour la Z 800/Z 900,ndlr). L’évolution a été faite. Ce sont des choses intéressan­tes, des exemples de travail commun pour développer quelque chose de plus élaboré.

*Centre National de Prévention et de Protection **Étude menée par l’Observatoi­re du vol du 2-roues auprès d’un panel de propriétai­res de machines gravées

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