Kawasaki Z 650 / Suzuki SV 650 X / Yamaha MT-07
Entre une forêt de p’tits cubes et le monde des grosses cylindrées, la nouvelle Yamaha MT-07, la pimpante Kawasaki Z 650 et la Suzuki SV 650 version X convoitent ardemment l’empire « middle-size ». Laquelle de ces trois teignes saura conquérir votre territoire ?
Là, on bataille en plein coeur de marché, laissant s’affronter la crème du roadster mid-size, autrement dit les produits à fort rendement commercial (et industriel évidemment). OK, la SV 650 cartonne moins sur ce terrain que les deux autres ici présentes. Toutefois, à elles trois, retenons qu’elles réalisent de sacrés gros mouvements de troupes sur le marché moto en France. À l’affiche de ce comparatif, la nouvelle Z 650 arrivée en 2017, la nouvelle MT-07 à compter de cette année 2018 et la Suzuki SV 650, cette fois dans sa finition X à tendance « racer ». Trois roadsters de moyenne cylindrée forgeant désormais leurs armes dans un treillis fait de tubes d’acier. Alors, évidemment, en optant pour cette définition X, la SV 650 retenue pour ce comparatif se trouve en difficulté dans le tableau de notation eu égard à son tarif. Et pour cause : celle-ci exige un effort financier à hauteur de 7 699 € (6 799 € pour la SV 650 standard, 8 099 € pour la version Scrambler, 7 999 € pour la Café Racer). Oui mais comme nous n’avions pas encore jugé cette SV-X, l’occasion était toute trouvée. Celle-ci se distingue de la version standard au moyen de quelques particularités techniques telle cette selle à bourrelets et coutures très typée « rétro », des bouchons de fourche à réglage de précharge, d’une capacité de réservoir augmenté de 13,8 à 14,5 litres, d’une paire de demi-guidons bracelets, d’un maître-cylindre de frein avant avec bocal séparé, d’un habillage spécifique de son optique de phare, ainsi que d’un petit carénage venant couvrir la partie haute du cadre treillis. Pour rappel, une SV 650 « nouvelle ère », c’est 76 chevaux sous respect des normes Euro 4. À comparer aux 72 chevaux de la version initiale de 1999 dont ce moteur est issu, une époque régie alors sous les normes Euro 1. Une période où nous la comparions aux Yamaha FZS 600 Fazer et Kawasaki ZR-7, toutes deux armées de 4-cylindres. Autant dire qu’avec ses SV 650 actuelles, Suzuki nous sert là de bonnes petites guerrières, longuement mijotées et mécaniquement bien adaptées. Donc oui, enfin plutôt non, ce « vieux » V-twin de 645 cm3 n’a rien d’obsolète, si ce n’est sa tendance à générer quelques vibrations dans les hauts régimes. À l’inverse, la SV 650 X avoue l’âge de ses artères sitôt que l’on prend le pouls de son niveau de finition général et d’équipement de partie-cycle. À l’opposé, la Yamaha MT-07 affûte ses canons de beauté au moyen de quelques belles pièces
embarquées, à commencer par son bras oscillant fait d’alliage d’aluminium. Elle a aussi pour elle ses deux étriers avant à quatre pistons opposés typiques de chez Yamaha, ainsi que la possibilité d’ajuster précharge et détente hydraulique de son amortisseur arrière.
Ni gestion électronique de la motricité, ni ABS déconnectable
Un amortisseur qui justement, pour ce nouveau millésime, adopte un ressort re-taré. La petite Yamaha séduit également par son afficheur numérique à fond blanc particulièrement lisible (gros caractères) et richement doté (elle, au moins, donne la température extérieure). Sa finition (traitements de surface, fonderies moteur, plastiques d’habillage, passages de durites et autres fils de faisceaux), la qualité de ses matériaux et le boulot d’intégration de ses éléments surpassent largement l’exercice Suzuki. À l’exception, c’est vrai, de cette grosse tresse électrique dégoulinant de l’afficheur et qui longe de trop près le contacteur clé... Question puissance de feu, en signant une cylindrée de 685 cm3, le twin parallèle CP2 aux manetons décalés de 90° (calage d’allumage à 270°) revendique quasi 75 ch mais surtout, la plus forte valeur de couple : jusqu’à 6,9 mkg disponibles à 6 500 tr/min. Concernant la Kawasaki Z 650, reconnaissons que le modernisme lui va bien, elle qui a perdu 18 kilos en enfilant son nouveau treillis ! Oui, la Z 650 est une belle évolution de l’ER-6 : moins lourde, un moteur mieux rempli à bas et mi-régimes, un look soigné et finition à l’avenant, voilà un beau produit largement affûté pour aller ferrailler. On reste cependant mitigé sur l’orientation « lilliputienne » de l’ergonomie à bord, avec un triangle selle/ repose-pieds/guidon resserré au max, un guidon toujours très étroit et un recul de selle pilote ultra-limité. En gros, si vous faites 1,80 m et plus, vous serez vraiment à l’étroit et dans l’incapacité de bouger à bord. Une caractéristique qui, en revanche, mettra vite en confiance les plus petits soldats du géant vert. Dans tous les cas, la pratique du duo sera marquée d’inconfort vu le strapontin arrière. Enfin, on retiendra qu’aucune de ces trois-là ne propose de gestion électronique de la motricité et que leur ABS n’est pas déconnectable.