Triumph Speed Triple 1050 RS / Moto Morini Corsaro ZZ
Le triple en ligne Triumph de 1 050 cm3 date de 2005. À cette époque, la Speed Triple nous gratifiait d’une puissance de 130 chevaux. En 2011, l’élégante anglaise troquait sa paire d’optiques rondes contre un duo en amande. Et puis, il y a de cela deux ans, pour le millésime 2016 synonyme de passage à Euro 4, l’emblématique 3-cylindres opérait une sérieuse évolution : commande des gaz par Ride by Wire, différents modes moteur, contrôle de traction, ABS sportif, boîte à air redessinée, injecteurs recalibrés, design moteur interne repensé, augmentation de la puissance jusqu’à 140 chevaux, la mouture 2016 visait clairement à relancer la carrière du gros roadster Triumph. Et rebelote pour 2018, voilà que la Speed Triple revient en force signant une évolution notable du potentiel mécanique avec cette fois jusqu’à 150 chevaux et 11,9 mkg de couple : augmentation du rapport volumétrique de 12,25 : 1 à 12,9 : 1, nouvelles valeurs de levée des soupapes et nouveaux ressorts de rappel, ensemble tendeur/patins de chaîne de distribution redéfini, pistons redessinés, arbres de boîte et balancier d’équilibrage allégés, braquet final raccourci, régime moteur maxi élevé de 1 000 tr/min, paire de silencieux Arrow titane/carbone, etc. Wraaaabrou ! Poussez-vous d’là, parce que dans cette définition RS, il est également question d’une centrale IMU (Inertial Mesure Unit) en charge de mesurer les variations d’assiette (roulis, angle, force d’accélération et de décélération) afin de renforcer le rendement de l’ABS et du Traction Control. Toute cette technologie se joint à une partie-cycle affûtée : fourche Öhlins NiX30 aux tubes de 43 mm de diamètre, amortisseur Öhlins TTX36, étriers Brembo M4, maître-cylindre Brembo MCS avec réglage d’entraxe de poussée à 19, 20 ou 21 mm. 2018, c’est également le passage à l’écran couleur TFT pour les Speed Triple S et RS qui embarquent des commodos rétro-éclairés ainsi qu’un régulateur de vitesse de série. La RS retient en plus de cela la technologie « Keyless ». Concernant le Quickshifter up & down, il s’agit d’une option facturée dans les 350 €. Pour ce qui est du retour des forces italiennes sur notre territoire, en l’occurrence celles qui s’entretiennent du côté de chez Moto Morini, on le doit à l’importateur français « Sima » basé à Beaune, en Côte-d’Or (21).
Dans les biscottos de la ZZ siège une « bonne vieille » Corsaro
À la Sima, on aime profondément la moto, si bien que le désir de distribuer des machines de route aussi nobles et statutaires que les Moto Morini était très fort. Une volonté qui profite donc désormais autant au constructeur bolonais qu’aux motards français, tous pouvant désormais compter sur la solidité
Triumph Speed Triple RS / 15 850 € + 240 km/ h • 150 ch* 11,9 mkg* • 189 kg à sec* *données constructeur
du réseau Sima. Dans les biscottos de la ZZ siège en réalité une « bonne vieille » Corsaro Veloce du milieu des années 2000. Eh oui, à l’instar de la Speed Triple 1050, la Corsaro ZZ tient sa base moteur/partie-cycle d’une version d’environ 12 ans d’âge (environ, parce que l’on ne demande pas son âge à une dame, bande de mal élevés !). Et si l’histoire récente de Moto Morini a été bouleversée, entre faillite et repreneurs, ce n’est pas pour autant que l’évolution de la race s’est arrêtée. En effet, après quelques tentatives amorcées entre 2012 et 2016 (Rebello, Scrambler, Granpasso, etc.), nous avons pu assister à un réel retour aux affaires depuis le Salon de Milan (Eicma) 2017 : des nouveautés présentées sous couvert du passage à Euro 4 avec la Corsaro ZZ en tête de gondole. Si son design reste très proche de la version 2006, ce modèle haut de gamme proposé à 19 990 € fait la part belle à l’équipement « premium ». L’oeil se pose alors sur la paire d’étriers Brembo M50 avant de découvrir cette superbe fourche Mupo aux tubes de 46 mm de diamètre, eux-mêmes traités DLC. Pour son client, le manufacturier italien spécialisé dans la suspension high-tech a intégré le « double M » Moto Morini dans la masse des pieds de fourche : la classe ! Aussi – et comme c’est le cas avec l’amortisseur de même provenance –, les voies hydrauliques et la précharge sontelles réglables à la main, sans recourir au moindre outillage : re-la classe ! L’italienne est richement dotée, avec des roues en alliage d’aluminium forgé, un réservoir conçu dans le même matériau et assemblé la main, un guidon Accossato à cintre variable, un éclairage « full » Leds, un écran couleur TFT 5’’ inédit avec, ici aussi, plusieurs types d’affichage disponibles, des pneus Pirelli Diablo Rosso III, etc. Comme la Speed RS, la Corsaro ZZ retient la fibre de carbone pour quelques-uns de ses éléments d’habillage, tels son garde-boue avant et son cache-support de plaque d’immatriculation. Le cadre réalisé en tubes d’acier et le bras oscillant façonné dans un alliage d’aluminium sont repris à la « bonne vieille » Corsaro Veloce. Concernant l’excellent ABS Bosch 9,1 MP, c’est l’un des seuls éléments d’origine nonitalienne. L’embrayage est de type « APTC Slipper Clutch » afin de limiter les effets du frein moteur et de faciliter le débrayage. Avec 139 ch à 8 500 tr/min pour 11,5 mkg de couple à 6 750 tr/min dorénavant régi sous Euro 4, celui dont on garde un souvenir tonitruant, à savoir le V-twin « Corsa Corta » (« course courte ») de 1 187 cm3 (107 x 66 mm), exploite un rapport volumétrique de 11,9 à 1 et des volets d’admission de 54 mm de diamètre qui se passent de commande Ride by Wire – et donc d’une possibilité de choisir entre différents modes moteur. Oui, la Corsaro ZZ, c’est de la sincérité à l’état pur, elle fait donc l’impasse sur les assistances électroniques. Non, il n’y a pas de contrôle de traction à bord, la Diva ZZ se livre à nous sans filtre !
Moto Morini Corsaro ZZ / 19 990 € + 240 km/ h • 139 ch* – 11,5 mkg* • 192 kg en ordre de marche sans essence* *données constructeur