Benelli TRK 502 X
Quasiment un an jour pour jour après le lancement de la TRK 502, Benelli présente sa version X : simple scénario ou programme plus élaboré ?
Voilà, avec cette italo-chinoise, un trail en version Adventure valable pour les permis A2, bien conçu, efficace, et sans équivalent à l’heure actuelle pour ce prix
Selon certains confrères, une chute en off-road ne compte pas... dans le sens où se mettre à plat ventre lors d’un essai moto est moins ridicule et devient excusable lorsque cela survient hors bitume. Pour ma part, je n’avais jamais réfléchi à la question avant un jeudi matin d’été, au guidon d’une Benelli TRK 502 X, lorsque j’ai été surpris par une saignée de ruissellement barrant entièrement le chemin d’un des virages d’une piste roulante de montagne : départ à 7 h 45 du village de Montegridolfo, gamelle à 8 h 15 dans un coin perdu du nord de cette magnifique région des Marches, à la lisière de la Romagne, sur les contreforts du massif des Appenins (Italie).
Tester la solidité de la TRK... en la plantant dans une saignée !
Ça commençait bien ! Mais je vous imagine déjà : « On est dans la partie technique, là ! » J’y viens ! Benelli, marque italienne mythique rachetée en 2005 par le géant chinois QuianJiang, nous avait conviés à l’essai de sa nouvelle TRK 502 X, une version largement plus orientée tout-terrain de la TRK 502 (voir Moto Revue n° 4054), qui se caractérise par de nouveaux trains roulants (suspensions, jantes, pneumatiques), une cinématique de suspension arrière légèrement revue, une transmission finale plus courte, un freinage avant différent et un silencieux d’échappement relocalisé sur le côté droit (voir encadré « De la TRK 502 à la TRK 502 X ») . Une TRK repensée sur le fond, donc, mais pas sur la forme puisqu’elle conserve à l’identique les carénages enveloppants à bec de canard façon Multistrada montés sur une partiecycle en tubes d’acier type Triumph Tiger, le tout bien ajusté et joliment peint. Évidemment, s’agissant d’une marque désormais sinoitalienne ou italo-chinoise – à vous de voir –, on se méfie, on regarde de très près, on scrute... et, dans le cas de la TRK, on tique sur la connectique du contacteur de béquille, un peu voyante, sur le faisceau pas toujours bien dissimulé, sur les commodos basiques, sur certaines soudures épaisses et sur le bouchon de réservoir sans charnière ; on se tord le nez face aux platines repose-pieds passager trop massives et aux crash bars en apparence inutilement larges, en plus de faire largement grimper le poids. Et puis, donc, l’impensable se produit avant d’avoir fait la moindre photo (dans le monde de l’essai journalistique, la chute est interdite avant d’avoir assuré les images) ! Bilan, un pare-cylindre un peu rayé, le ressort de rappel de la pédale de frein sorti de son logement, le carter d’embrayage un rien gratté par ladite pédale et... rien de plus ; pas la moindre rayure sur les plastiques, pas d’impact sur le silencieux latéral, pas un degré de voile sur la jante avant, pas de trace sur le pare-main droit, aucun décalage du guidon : la machine que vous découvrez sur les photos d’action s’est plantée dans une saignée et a encaissé une chute à droite à environ 40 km/h ! On l’a relevée, à deux, bien sûr, puisqu’elle pèse 210 kg à sec, on a repositionné le ressort susmentionné et je suis reparti à son guidon sans autre forme de procès. La TRK 502 X, c’est ça, un trail bicylindre 8 soupapes de 500 cm³ calé à 360°, de 47,5 ch, compatible permis A2 sans bridage, au gabarit et au look valorisants, apte à s’aventurer dans les chemins et capable d’y chuter sans gros dommages. Or, Benelli Q.J. la destine aux jeunes permis et à ceux qui reprennent la moto après une longue interruption ; pour une telle cible, la solidité est un vrai point fort et la réussite sur ce point est tangible. J’ai donc pu continuer la balade et vérifier si, en plus d’être indestructible et pas trop chère (6 790 € hors frais de mise en route), cette 502 X était agréable à conduire !