Régler les suspensions
1. Testez vos suspensions
Tenez votre moto par l’arrière (par les poignées passager par exemple) et écrasez-la de tout votre poids. Relâchez (tout en la maintenant) et observez la réaction. Elle doit revenir à sa position initiale sans à-coups, ni oscillation, ou vitesse excessive. Pour la fourche, asseyez-vous sur la selle et appuyez sur le guidon en mettant tout votre poids sur l’avant. Elle doit revenir de manière homogène sans remonter. Enfin, testez l’ensemble, toujours en étant sur la selle et en appuyant des deux mains sur la base du réservoir. L’avant et l’arrière doivent s’écraser simultanément. En fonction de la moto, vous pouvez avoir accès à trois réglages : la compression, la détente et la précontrainte. La première correspond à la vitesse à laquelle l’amortisseur s’enfonce. La détente se définit par la vitesse de remontée après la compression. La précontrainte (ou précharge) est, de son côté, définie par le tarage du ressort pour permettre à la moto de garder la même hauteur.
2. Trouvez « le bon ressort »
Trouver « le bon ressort » (le bon tarage en fait) est la mission première du pilote de course. En usage routier, on se contente d’adapter la bonne précharge pour jouir des performances de sa machine. La précharge sert à modifier l’assiette de la moto. Plus on « précontraint », plus la moto remonte. Attention cependant à conserver une légère course morte lorsque la moto remonte de son propre poids sur ses suspensions. Avec l’âge et les kilomètres, le ressort s’avachit. La moto se tasse et semble de plus en plus molle. Si vous contrez cette souplesse en durcissant l’hydraulique, la suspension ne reprendra plus assez vite sa position initiale entre deux bosses et finira par se figer sur sa fin de course. Là, la situation peut devenir critique. Et puis étant « assise » sur l’arrière, votre monture se retrouve avec une géométrie pénalisant sa vivacité. Il est donc impératif de maintenir une précharge idéale en positionnant la machine bien droite sur ses roues. Là, vous soulagez l’arrière jusqu’à arriver en butée de détente. La course réalisée ici se nomme « course morte ». Une course de 5 cm maximum est une valeur correcte en règle générale. Si elle est supérieure, il est nécessaire de précontraindre le ressort. Concernant la fourche, il est important de garder une course morte qui doit être égale à 40 % du débattement de la fourche.
3. Optimisez la compression
Concernant le circuit de compression, un système double gérant les hautes et basses vitesses de déplacement permet d’affiner encore plus le réglage (présent généralement sur les amortisseurs de motos sportives). En effet, les chocs à absorber ne sont pas tous de même fréquence. La fermeté souhaitée lors d’une grosse accélération en appui est totalement différente de celle nécessaire pour encaisser un choc violent (passage sur vibreur ou nid-de-poule). Le réglage de compression se situe sur le pied de fourche. Pour la compression, dévissez la vis qui se situe sur la tête de fourche en totalité. Revissez à fond en comptant le nombre de clics. Dévissez de moitié (le réglage d’usine normalement), puis affinez en fonction des besoins.
Cas particulier : le duo
Le fait d’emmener un passager change considérablement la donne. D’autant que le poids de ce dernier est un facteur déterminant. Pour le duo, il est généralement recommandé de « précharger » davantage (1 tour de ressort) et de freiner légèrement l’hydraulique (2 clics maxi).
4. Réglez la détente hydraulique
Le réglage de détente hydraulique se fait sur le bouchon de fourche ou sur la bonbonne de l’amortisseur. Prenez note des données de départ (repérez la position du ressort et comptez le nombre de clics allant de la position initiale à la position la plus fermée) et de toutes les modifications que vous effectuez. Cela permet de revenir au point de départ en cas de fausse route. Plus la détente et la compression seront serrées, plus la moto sera vive, rigide et inconfortable. À l’inverse, la moto sera molle, louvoiera, etc.