Modifier sa moto
Améliorer, embellir, se différencier sont autant de prétextes pour décider de personnaliser sa moto. Mais au grand dam des préparateurs, toutes les excentricités ne sont pas permises. En effet, les règles de garantie constructeur et de couverture d’assurance ainsi que les contrôles de police doivent être connus avant de se lancer dans une profonde transformation.
Personnaliser sa moto est depuis longtemps une culture, voire un art pour certains, qui peut aussi, malheureusement, tourner parfois au massacre ! En théorie, pas mal de modifications sont possibles mais en pratique, il est tout à fait indispensable de connaître les contraintes liées à cette décision. Les photos des préparateurs sont une source riche d’inspiration, mais il faut garder en tête que leurs oeuvres sont dédiées aux salons, à l’exposition et ne sont absolument pas autorisées à rouler sur routes ouvertes. Il faut déjà savoir que lorsqu’un constructeur homologue une moto, elle doit rester conforme à ce qu’elle était à sa RCE (Réception communautaire européenne, ndlr). Une procédure très complexe où chaque élément de la moto est vérifié pour être certain de sa conformité. À titre d’exemple, la directive européenne qui réglemente les phares, feux arrière et clignotants fait, à elle seule, plus de 60 pages ! Les options constructeur et accessoires sont également incluses en annexe au dossier, ce qui permet d’équiper sa machine sans perdre la garantie. Le principal danger que vous encourez est celui d’une panne causée par un changement que vous auriez fait vous-même sur votre moto. Comme dans le cas du remplacement d’un faisceau électrique par exemple. Les motards tiennent rarement compte de tout cela, en montant la plupart du temps des pièces homologuées – ou pas – dites « adaptables », mais pour les assureurs, il peut s’agir là de motifs de rupture de contrat. Ce cas de figure peut se produire en cas d’accident impliquant une moto modifiée, à la condition que la preuve ait été faite que la modification est à l’origine de l’accident. Aucun risque si vous mettez un support de plaque sur votre moto, donc. En revanche, si vous avez choisi une jante et un pneu beaucoup plus larges que ceux d’origine et que vous n’avez pas réussi à éviter un obstacle, là, votre responsabilité peut être engagée. Si la préparation a été réalisée par un professionnel, c’est vers lui que les assureurs se retourneront. Reste la question de la réglementation. Lors d’un contrôle, la police vérifie systématiquement la plaque d’immatriculation, le bruit et les clignotants. Plus rarement, elle peut aussi s’intéresser à vos rétroviseurs ou à des pièces d’habillage considérées comme dangereuses. Oubliez les écopes de radiateur à la Mad Max ou les cornes de vache qui pointent à l’avant de votre moto ; vous seriez hors la loi. Pour passer les contrôles avec succès, vous devez avoir un échappement d’origine (ou adaptable) qui ne fait pas trop de bruit, des clignotants visibles et homologués, une plaque d’immatriculation propre, correctement éclairée, de la bonne taille et avec le bon lettrage. Si vous envisagez sérieusement de vous lancer dans une véritable préparation mais que vous souhaitez rester dans la légalité, sachez que, selon un texte de loi de 1995, « un équipement peut-être soit d’origine – de première monte ou de remplacement – s’il appartient au type équipant le véhicule lors de sa réception, soit non d’origine [...]. » La loi autorise donc des modifications. Mais il faut que les pièces montées aient été prévues et homologuées pour la machine en question. Si vous souhaitez opérer des changements plus profonds (roues, fourche, etc.), il faudra vous adresser à la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et du Développement) pour une « réception à titre isolé ».