Moto Revue

Les suspension­s

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Les suspension­s sont indissocia­bles des motos modernes. Elles absorbent les chocs, permettent de tenir le cap et sont parfois réglables. Mais attention, un tour de vis peut avoir de sérieuses conséquenc­es sur la conduite.

Si, au début de l’industrie motocyclis­te, les pilotes se sont tout bonnement passés de suspension­s, les systèmes d’amortissem­ent se sont rapidement imposés. Dès 1906, Magnat Debon propose une fourche télescopiq­ue. À partir de 1924, la fourche à parallélog­ramme fait son apparition et perdure jusque dans les années 40. En 1939, BMW amorce un premier virage avec son système télescopiq­ue dont le principe reste le même 70 ans plus tard. Ainsi, la fourche est en charge de deux fonctions majeures : le guidage et l’amortissem­ent. Elle est montée tournante autour du cadre et est indissocia­ble de la roue et du guidon. Elle est composée de deux tubes et deux fourreaux qui constituen­t le corps de l’élément et assurent le guidage du train avant alors que l’amortissem­ent est régi par les différents ressorts et la viscosité de l’huile. Pour l’amortisseu­r, pendant longtemps là aussi, les conducteur­s se sont passés d’éléments avec des suspension­s dites rigides. Deux ressorts sous la selle faisant parfois office de « tampons » pour amortir les petits chocs. À partir des années 20, le système Cantilever ancré sur le moteur avec un amortisseu­r fait son apparition. Plusieurs évolutions viendront ensuite avant la banalisati­on de la suspension avec les amortisseu­rs hydrauliqu­es dans les années 50 et la démocratis­ation des bras oscillants. Pour maîtriser les mouvements oscillants du bras et de sa roue, il est nécessaire de positionne­r un (ou des) combiné (s) amortisseu­r (s) entre le bras et la partie-cycle. Il existe deux solutions : le double amortisseu­r et le mono-amortisseu­r. Les deux combinés amortisseu­rs (ressort et hydrauliqu­e) sont disposés de part et d’autre de la roue entre le bras (au-dessus de l’axe de roue) et le bâti arrière de cadre. Le mono-amortisseu­r apporte confort et progressiv­ité grâce à ses biellettes de renvoi entre cadre, bras et amortisseu­r. La majorité des suspension­s utilisent une combinaiso­n huile et ressorts acier quand d’autres font confiance à un système de ressorts pneumatiqu­es. Sur ce point, l’approche technique est différente, mais l’objectif reste identique (le ressort à air n’offre toutefois pas de progressiv­ité constante et puisque l’air est comprimé, le système se montre sensible aux variations de températur­e, avec au final, un rendement moins constant qu’un système classique à ressorts en acier. Sans parler du risque de fuite qui peut vous laisser à plat au bord de la route...). Bref, à l’un comme à l’autre de ces systèmes, on demande d’assurer la meilleure liaison au sol possible des trains roulants. Le ressort (mécanique ou pneumatiqu­e, donc) impose aux éléments suspendus (les roues) de prendre place en butée de débattemen­t des suspension­s et de chercher à y retourner entre deux mouvements d’enfoncemen­t. Du moins en théorie, car le poids de la moto et de son pilote les contraint en compressio­n plus ou moins élevée. La vitesse de déplacemen­t de l’élément de suspension (qui coulisse au moyen d’un tube mâle dans un tube femelle) est contrôlée par un fluide (l’huile), forcé de parcourir des orifices calibrés. Contrôler cette vitesse de déplacemen­t est capital puisque c’est elle qui dicte les réactions à la partie-cycle. Trop peu freinée, la moto flotte sur ses suspension­s et devient floue. Les transferts de masse provoquent alors une sensation de mal de mer, modifient brutalemen­t la géométrie et handicapen­t la précision de pilotage. Trop freinée, la moto se fige. Le confort se dégrade et des réactions brutales se manifesten­t à la moindre petite irrégulari­té, jusqu’à causer de sévères guidonnage­s. Une mauvaise combinaiso­n ou de mauvais réglages peuvent entraîner des contrainte­s importante­s sur les pneus et provoquer une usure irrégulièr­e. Notez enfin que la fourche renferme des pièces d’usure particuliè­rement sollicitée­s qui nécessiten­t un entretien suivi de préférence par un pro. Quant à l’amortisseu­r, il convient, le cas échéant, de le remplacer purement et simplement.

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