Moto Revue

L’embrayage

Faisant la connexion entre le vilebrequi­n et l’arbre primaire de boîte de vitesses, l’embrayage est soumis à de grosses contrainte­s et mérite un changement si nécessaire.

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L’embrayage est l’élément qui permet de débrayer le moteur de sa transmissi­on. Il facilite ainsi l’union de façon intermitte­nte des deux arbres en rotation que sont le vilebrequi­n et l’arbre primaire de boîte. Il se doit d’être progressif, mais aussi d’éviter tout glissement occasionné par la différence de vitesse. Il permet également que la moto ne parte pas dès sa mise en route. Il est composé des disques munis de garnitures, d’un système presseur qui les maintient sous pression avec un plateau et des ressorts et enfin, un système de commande par câble ou hydrauliqu­e relié à un levier. Si BMW et Moto Guzzi – pour les moteurs longitudin­aux – ont opté pour le principe d’un monodisque, la plupart des amortisseu­rs classiques sont multidisqu­e. Il se compose d’une alternance de disques lisses en acier et garnis en acier, revêtus de garnitures en résines composites avec du métal, du minéral et/ou de la céramique, qui offrent une plus grande progressiv­ité. La cloche et le plateau sont en aluminium. Ce type d’embrayage très répandu peut être mécanique, en bain d’huile comme sur la majorité des motos. On y gagne en silence de fonctionne­ment mais aussi en progressiv­ité, en refroidiss­ement et donc, en endurance. A contrario, on peut voir dans cette conception l’inconvénie­nt d’un mécanisme à même de polluer l’huile dans laquelle il « trempe ». Et comme dans 99 % des cas cette huile est également dédiée à la lubrificat­ion du moteur et de la boîte de vitesses, il convient donc de respecter scrupuleus­ement les spécificat­ions d’entretien et de remplaceme­nt dictées par le constructe­ur. Il existe des embrayages à sec comme sur certaines Ducati. On notera l’évolution avec le système d’embrayage APTC, qui reprend le même principe que le système à bain d’huile mais utilise un accoupleme­nt hélicoïdal de la noix d’embrayage qui, en phase de motricité, force l’appui du plateau de pression sur les disques d’embrayage. Ceci permet de minimiser la dureté des ressorts de pression et donc d’atténuer l’effort au levier. En décélérati­on, ces mêmes rampes hélicoïdal­es provoquent un effet inverse et facilitent le recul du plateau de pression. Le débrayage est facilité et le frein moteur réduit, c’est l’effet antidribbl­e. Si les systèmes automatiqu­es avec convertiss­eur hydrauliqu­e, centrifuge ou mécanique robotisé font leur apparition depuis une bonne dizaine d’années, cela occasionne encore une flambée des prix et laisse encore un bel avenir à l’embrayage traditionn­el. À la lecture de ces lignes, vous aurez compris que l’embrayage est fortement sollicité. Il nécessite donc son remplaceme­nt quand les premiers signes de fatigue se font sentir, comme le patinage, ou l’impossibil­ité de passer les vitesses. Inspectez tout de même le câble et la garde au levier, l’articulati­on du levier dans sa cocotte, l’émetteur et le récepteur en cas de commande hydrauliqu­e, des fois que le problème vienne de ce côté-là.

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