Deux valises et c’est parti !
Léchée, élégante et mécaniquement épatante disions-nous, voilà la Thruxton 1200 ici équipée d’un petit saute-vent ainsi que d’un attirail de chargement léger invitant au voyage. Refuseriez-vous une telle sollicitation vous ? Nous, non.
Le « Grand Tourisme » ne fait évidemment pas partie de ses domaines de prédilection mais nous voulions toutefois nous assurer que, pour plus de 13 500 €, il restait possible d’affronter autre chose que les terrasses, avenues et autre grands boulevards avec la Thruxton. Pas encore complètement masochistes, nous avons logiquement opté pour un minium d’équipement disponible au catalogue afin de rendre notre Thruxton d’essai plus apte à la perspective envisagée, soit abattre plus de 3 000 kilomètres dans le mois. Moteur, ça tourne.
Premières impressions HHHHH
Si sa finesse d’ensemble saute aux yeux, la Thruxton 1200 n’en laisse pas pour autant planer le doute quant à sa stature et à sa cylindrée : monte pneumatique sérieuse, gros double disque, grosse fourche, longs échappements, généreuses fonderies, etc. Et si certains la trouvent encore assez menue, qu’ils aillent donc l’observer en concessions et aux côtés d’une Street Twin 900 par exemple. Comme le dit si bien Bruno, « la Thruxton 1200 laisse transparaître une forte impression » . Voilà pour une première approche, viennent ensuite quelques bonnes notes mettant tout de suite à l’aise. Bruno de nouveau : « L’anglaise est basse et braque bien ; de fait, elle est très conciliante pour la ville, tout en incitant à prendre la route. » Malgré ses 810 mm de hauteur de selle, et grâce à l’étroitesse de cette dernière, il est aisé de poser les pieds, même pour les plus petits.
Poids et encombrement HHHHH
206 kilos à sec pour 228,5 kilos tous pleins faits, reconnaissons-lui des valeurs acceptables, d’autant plus lorsqu’on considère la noblesse des matériaux et le souci du détail visant à magnifier le niveau de finition. Et Bruno d’insister : « La prise en main de la Thruxton est é-vi-dente ! La moto est petite, basse, fine à l’entrejambe et l’on se sent tout de suite à son aise. Le rayon de braquage reste contenu sous les 6,00 m (5,80 m exactement). » À noter que lors des manoeuvres arrêtées, la machine laisse entrevoir une sérieuse lourdeur du train avant. Mais on verra par la suite que cela s’assimile bien vite malgré une petite tendance à embarquer à très basse vitesse.
Position HHHHH
Philosophie café racer oblige, le triangle bracelets/selle/reposepieds proposé par la Thruxton se veut assez « ramassé ». Alors évidemment, plus on est grand, plus on a le sentiment de la piloter avec les coudes dans les genoux. Cela dit, la distance selle/ repose-pieds n’est pas si rikiki que cela avec ses 470 mm. Bruno développe ainsi : « Les demi-guidons placés juste au-dessus du té de fourche supérieur imposent un appui prononcé sur les poignets sans qu’il soit complètement inconfortable. De plus, dès 100 km/h, la pression du vent aide à retrouver une certaine forme de confort. Mais si mon gabarit de poids plume s’y est parfaitement accommodé, les plus d’1m80 ne devraient pas être autant à la fête, la position sur la Thruxton étant “sur l’avant”. » Du haut de mon mètre 77, je confirme : c’est exigeant à basse vitesse et quand enfin, ça roule franchement, tout redevient bien plus acceptable.