Yamaha dans l’impasse
Un peu comme des otages, les pilotes de la marque égrènent désormais les jours et les courses qui s’écoulent depuis leur dernière victoire. C’était en juin 2017 aux Pays-Bas. Cela fait donc vingt-deux Grands Prix que la M1 n’a plus gagné. Une séquence aussi longue que celle que Yamaha avait connue il y a vingt ans, à cheval sur les saisons 1997-1998. Encore un week-end sans victoire et l’usine d’Iwata fêtera sa plus longue disette depuis son retour en classe reine en 1973. Depuis deux ans, Rossi et Viñales se plaignent d’une moto qui manque de motricité. Les ingénieurs japonais ont modifié à de multiples reprises leur partie-cycle pour finalement revenir à une version proche de celle que Rossi et Lorenzo utilisaient en 2015. L’équipe de Lin Jarvis a par ailleurs recruté un électronicien réputé pour faire évoluer la gestion de son moteur. Rossi et Viñales s’accordent pour dire qu’il y a un petit mieux. Mais de toute évidence, cela ne suffira pas à combler le retard qu’affiche aujourd’hui la M1 sur la Honda RC213V et plus encore sur la Ducati Desmosedici. En 2013, Masao Furusawa, l’ancien grand patron du R&D, avait prévenu ses successeurs qu’ils iraient dans le mur s’ils ne développaient pas un nouveau projet, le moteur utilisé aujourd’hui par Rossi et Viñales datant de 2004, année de l’arrivée de Valentino chez Yamaha. Face aux V4 de la concurrence, le quatre-cylindres en ligne de la M1 est en bout de course. Au-delà de l’architecture, il y aurait certainement des choses à modifier dans sa conception pour le rendre plus performant. C’est en tout cas ce que certains avancent en interne.