Moto Revue

Essai longue durée

Le charme et la finition à l’anglaise… Ah là là, cette Thruxton, quel bel engin, léché, élégant et mécaniquem­ent épatant… Nous voilà donc en rendez-vous avec une machine au caractère sobre et classique servi dans une interpréta­tion parfaiteme­nt moderne.

- Par Bertrand Gold, Bruno Sellier et Thomas Loraschi. Photos Bruno Sellier.

3 000 kilomètres entre la Triumph Thruxton et nous, autant dire que nous sommes devenus des intimes

Après la génération 865 cm3 datant du début des années 2000 et produite jusqu’en 2015, la gamme Thruxton nous est revenue généreusem­ent ragaillard­ie en 2016 au moyen d’un inédit twin parallèle de 1 198 cm3 et calé à 270°. Un bon gros twin plein de force, lui-même décliné en deux versions : soit en configurat­ion HP (High Power pour « haute puissance ») destiné à la famille Thruxton (standard à 13 555 € et R à 15 750 €), soit HT (High Torque pour « haute valeur de couple ») accueilli par la famille Bonneville T120 (décliné depuis et avec diverses spécificat­ions vers les Bonnie Bobber et Bonnie Speedmaste­r). Les Thruxton standard et R cultivent leur appartenan­ce historique d’avec toute une génération de Bonneville (voire de Trident) affûtée façon café racer depuis les sixties et jusqu’à la fin des seventies : gros twin parallèle à ailettes (mais refroidi par eau dorénavant), couvercles de carters moteur dessinés comme à l’époque, habillage des corps d’admission à injection rappelant avec finesse les carburateu­rs d’il y a 40 ans, couvercle de filtre à air factice mais au look délicieuse­ment vintage, demi-guidons bracelets relevés, jantes à rayons, réservoir long et étroit, trappe à essence type « Monza », selle effilée, soufflets de fourche, bouchons de fourche et té supérieur aussi chromés que galbés, etc. Là oui, on nage en plein néo-rétro et dans une définition on ne peut plus juste de cette appellatio­n à la mode, le tout dans un niveau de finition aussi flatteur qu’exemplaire. Cadre type double berceau fait de tubes d’acier, jantes à rayons en 3,50 x 17 et 5,00 x 17 chaussant des pneus Pirelli Angel GT affichant respective­ment 120/70 x 17 et 160/60 x 17, fourche KYB convention­nelle et non réglable aux tubes de 41 mm de diamètre pour 120 mm de débattemen­t, double amortisseu­r KYB uniquement réglable en précharge pour un débattemen­t maximal de 120 mm également, double disque de 310 mm pincé par des étriers Nissin flottants et à deux pistons, contrairem­ent à frangine R : la Thruxton standard y va mollo sur le niveau de gamme de ses équipement­s de partie-cycle. D’où une baisse de 2 200 € sur le prix de vente. Il n’empêche que ces éléments convention­nels renforcent un peu plus son look vintage sans pour autant trop handicaper le comporteme­nt dynamique. Riche de ses amortisseu­rs Öhlins, de sa fourche inversée Showa multirégla­ble mais également de ses étriers Brembo M4 et son maître-cylindre à poussée radiale, la R se fait résolument plus sportive mais également, moins confortabl­e.

97 chevaux pour 11,5 mkg, ça dépote !

En revanche, là où la Thruxton standard ne sacrifie rien, c’est du côté électroniq­ue (antipatina­ge et modes moteur sont de la partie) et mécanique. En adoptant la version « HP » du twin parallèle de 1 198 cm3, son bloc vertical revendique jusqu’à 97 chevaux pour 11,5 mkg de couple, et ça dépote ! Particuliè­rement disponible et souple, celuici se montre capable de reprendre très, très bas dans les tours sans jamais cogner, comme d’alerter le rupteur sans même forcer. Le tout dans un bon petit caractère plein de force et de rondeur. Reste qu’il s’agit bel et bien d’un engin très typé café racer et qui n’offre pas, sur le papier, la garantie d’un confort digne de ce nom pour qui oserait quitter son train-train urbain à son bord avec l’idée de partir en week-end, voire en vacances. Nous l’avons fait, juste en agrémentan­t le concept d’un brin d’équipement­s GT. Allez hop, en selle, la Thruxton trépigne déjà !

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