Moto Revue

Le Bol des champions

L’équipe Honda F.C.C. TSR Honda a brillammen­t étrenné son titre de champion du monde en remportant le Bol d’Or, première épreuve de la nouvelle saison d’endurance. Un succès acquis non sans une certaine dose de chance...

- Par Jean-Aignan Museau et Michel Turco. Photos JAM.

Aun moment donné, en endurance, quand tout va dans le même sens, tu te dis que... » Que ça pourrait bien le faire. Et pour Freddy Foray, prophète en son pays, ça l’a plutôt bien fait. Tout auréolé de son nouveau titre de champion du monde conquis fin juillet à Suzuka, l’Aixois est en effet passé au travers des embûches pour s’imposer au Castellet avec Josh Hook et leur nouvel équipier, Mike Di Meglio. Pourtant, après six heures de course, la Honda F.C.C. TSR Honda France désormais flanquée du numéro 1 ne pointait qu’en dix-huitième position. La faute à un problème d’électroniq­ue ayant contraint l’équipe franco-japonaise à rentrer la moto dans le garage pour changer un élément du faisceau. Le temps de diagnostiq­uer la panner et d’effectuer le remplaceme­nt de la pièce incriminée, quatorze minutes et huit tours de perdus. « Normalemen­t, cela aurait dû sceller notre destin » , glisse l’un des proches du big boss Masakazu Fujii. Oui mais voilà, il était dit que ce 82e Bol d’Or serait celui de la Honda championne du monde. « Quand Canepa a mis de l’huile partout en chutant dans le fond du circuit, je me suis fait une énorme équerre, raconte Freddy Foray. Cinq ou six motos sont parties dans le décor et moi, je suis resté sur mes roues. Avec le recul, je me dis que c’était un premier signe de la réussite qui allait nous accompagne­r jusqu’à l’arrivée. » Une réussite qui a encore fait faux bond à l’équipe Kawasaki SRC. L’an dernier, le moteur de la ZX-10R de Gilles Stafler avait cassé avant même la fin de la première heure alors que Randy de Puniet cavalait en tête.

L’équipe F.C.C. TSR a tremblé jusqu’au bout

Cette année, c’est l’électroniq­ue de la Kawasaki qui a fait des siennes mais cette fois, à 2 h 30 de l’arrivée. Randy de Puniet, qui avait explosé le record de la piste aux essais, était une fois de plus aux commandes de la course, rêvant de soulever enfin son premier Bol d’Or. Malgré une petite panne d’essence sans conséquenc­e après trois heures de course, le changement d’une selle au début de la nuit et une crevaison quelques heures plus tard, l’équipe de Gilles Stafler croyait tenir la victoire, forte de ses trois tours d’avance sur la Honda F.C.C. La mécanique en a encore décidé autrement. Chez Suzuki aussi, on a cru un temps que le trophée de ce Bol d’Or viendrait garnir les étagères du SERT. Longtemps à la lutte pour la victoire, en tête de la septième à la neuvième heure, la moto de Dominique Méliand a plongé dans le classement quand Vincent Philippe est parti à la faute, obligeant les mécanicien­s du SERT à changer une platine de reposepied. Un autre passage par les stands scellera le sort de la Suzuki numéro 2. Pour autant, l’équipe F.C.C. TSR Honda France a tremblé jusqu’au bout, restant dans la dernière heure de course sous la menace de la Yamaha du YART revenue de la dix-neuvième à la deuxième place. Marvin Fritz semblait en mesure d’aller chercher la Honda tenante du titre quand le safety car a pris la piste à trois quarts d’heure de l’arrivée. « Cela m’a effectivem­ent évité de repasser par les stands pour remettre deux litres d’essence » , consent Freddie Foray qui franchit la ligne d’arrivée avec moins d’une minute d’avance sur la Yamaha autrichien­ne. La course s’est-elle jouée là ? Personne ne le saura jamais. « Une chose est sûre : cette fois, la chance était de notre côté, poursuit le pilote Honda. J’en ai suffisamme­nt manqué par le passé pour l’apprécier quand elle me sourit. » n

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France