Moto Revue

“Nous n’avons jamais baissé les bras”

Après deux saisons au GMT 94, Mike Di Meglio a trouvé refuge dans le team champion du monde F.C.C. TSR. Bien lui en a pris, puisque, pour sa première course au guidon de la Honda, il remporte le Bol d’Or en compagnie de Freddie Foray et Josh Hook.

- Mike Di Meglio

Mike, comment s’est passée ton adaptation de la Yamaha à la Honda ?

Ça a été très dur. Je m’attendais à ce que ce soit compliqué, mais pas autant ! Ce sont deux motos très différente­s : la Yamaha demande à être brutalisée, la Honda réclame de la douceur. Après le premier contact, je suis rentré chez moi afin de travailler ça avec des petites motos durant deux jours. Lorsque j’ai repris le guidon de la Honda, j’avais l’impression de n’avoir jamais roulé avec. Je partais pour cinq, six tours, j’avais la sensation que ça allait et lorsque je remontais dessus, c’est comme si je repartais à zéro. Ce qui m’a fait craindre de mettre du temps à retrouver le rythme en course. Finalement, ça s’est bien passé et au fil des relais, j’ai pris de plus en plus de plaisir.

Les méthodes de travail sont-elles différente­s entre le GMT 94 et le team F.C.C. TSR ?

La difficulté est de trouver ses marques après seulement une séance d’essais. Sachant qu’il faut, en plus, trouver ses marques avec ses coéquipier­s. C’est d’ailleurs le plus important et je me suis employé à briser la glace avec Freddy et Josh qui auraient pu penser que j’allais imposer ma loi. Ils m’ont d’ailleurs beaucoup aidé à comprendre comment piloter cette moto. Nous avons énormément partagé et je ne les en remerciera­i jamais assez. Et même si nous ne disposions que de peu de temps, nous avons réussi à arriver au Bol d’Or comme trois copains qui se font confiance.

As-tu douté, durant la course – et du fait de vos problèmes d’électroniq­ue peu après le départ –, de votre capacité à remporter ce Bol d’Or ?

Je n’ai jamais baissé les bras. Durant une course d’endurance, on ne sait jamais ce qui peut se produire. Au cours de la nuit, j’ai plusieurs fois répété à mes coéquipier­s que l’on pouvait encore viser le podium ou même la victoire. C’est quelque chose que nous avions bien réussi à construire avec Nicco et David (Canepa et Checa,ses deux coéquipier­s du GMT 94,ndlr) où, malgré le fait de galérer durant la semaine d’essais, on ne lâchait rien pendant la course...

As-tu l’impression d’avoir gagné ce Bol ou, au contraire, de ne pas l’avoir perdu ?

Pour moi, nous sommes allés la chercher, cette victoire. Nous avons eu des soucis en tout début de course, mais l’on sait qu’en endurance, tout peut arriver. Nous sommes restés concentrés sur notre course et nous avons tout donné. Avoir eu des problèmes dès la première heure nous a poussés à ne pas regarder ce que faisaient nos adversaire­s.

Vous terminez au coude à coude avec le YART, sont-ils vos adversaire­s annoncés pour le titre mondial ?

Dès les essais, nous savions qu’ils seraient là. Et même si nous avons eu quelques problèmes en début de semaine, nous savions que nous pouvions faire quelque chose. Nous nous sommes concentrés sur la préparatio­n de la course. Ça a payé.

Deux victoires en deux éditions avec deux machines différente­s, est-ce à dire que tu as un feeling particulie­r avec ce circuit ?

Je pense surtout que j’essaye d’apporter quelque chose dans un team. Mon expérience des Grands Prix, mais aussi le fait de partager nos connaissan­ces communes. Il est aussi important d’apprendre à rigoler ensemble. C’est comme ça que je conçois l’endurance.

Penses-tu au titre mondial ?

Ça fait deux ans que je suis vice-champion du monde et cette année, j’arrive dans un team qui a le titre... Pour autant, je suis conscient qu’il faut rester concentré et gérer les étapes les unes après les autres, course après course.

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