Comparatif Grand Tourisme
Le Grand Tourisme se déguste aussi en hiver. Pour avaler des kilomètres sous les frimas, rien de tel que de beaux morceaux de premier choix, sélectionnés pour vous. Quand la crème des voyageuses passe à table, il nous reste à vous souhaiter bon appétit !
Quand il s’agit d’aborder la route avec gourmandise, mieux vaut bien choisir ses couverts. Qui irait s’attaquer à des travers de porc avec une petite cuillère ? À chaque métier ses outils, aussi, pour extraire ce périple de la moelle hivernale, on s’est assez facilement laissé persuader que les premiers couteaux du menu GT seraient mieux adaptés que les seconds. Alors on a choisi parmi les plus gros, les mieux affûtés pour tailler la route ! Qui dit GT, dit recette routière mais pour les ingrédients, vive l’éclectisme ! Et voilà comment on en vient à s’embarquer sur les routes glacées du pays en compagnie de la nouvelle BMW R 1250 RT, la Yamaha FJR 1300 AS, la Kawasaki H2 SX SE et la Ducati Multistrada 1260 S. L’éclectisme avec, comme base d’entrée en la matière, un billet de vingt mille et quelques balles. Logiquement placée en tête de gondole au rayon des routières puisqu’arrivée la dernière sur le marché, la BMW R 1250 RT affirme volontiers n’avoir que peu de concurrentes directes dans le secteur... Présomptueuse, la germaine ? Ben oui, un peu ! La Yamaha FJR 1300, elle la connaît par coeur, cette dernière demeurant la seule vraie grosse GT bâtie autour d’une même philosophie : protection maximale et position de pilotage sénatoriale. Mais la H2 SX SE, cette GT supersonique, l’avait-elle au moins vu venir ? Et puis la Ducati Multistrada, ce super trail particulièrement séducteur, l’avaitelle seulement envisagée ? C’est que ces trois-là disposent d’une sacrée flopée d’arguments pour convaincre les gros appétits de roulage. Non, la BMW R 1250 RT n’a pas le monopole du Grand Tourisme et c’est bien ce que nous avons voulu chercher à démontrer avec ce comparatif de gros, très gros canifs du réseau routier.
14 mkg de couple dans les manivelles
Dans nos besaces de grands voyageurs épicuriens, nous avions embarqué nos potes Nono et Adrien. Deux bons loulous loin d’avoir froid aux yeux et il faut bien reconnaître que ça tombait plutôt bien en cette période… Ainsi donc, à défaut de liens de parenté, nous nous sommes d’abord dirigés vers la vallée du Cousin (en contre-bas d’Avallon – 89), espérant sans doute secrètement nous y retrouver entre frères de galère. C’est qu’au premier de ces petits matins blêmes d’hiver, il faisait tout de même – 4 °C ! Et puis le soleil s’est finalement invité, allant jusqu’à nous faire espérer comme un semblant de réchauffement « macadamique » (mot inventé pour la circonstance mais suffisamment explicite me semble-t-il). Finalement, le rayonnement s’est avéré bien radin… Alors, on a chauffé la gomme à coups de rotation de poignée et déferlante de couple. Sauf qu’avec une moyenne de 14 mkg de couple dans les manivelles, il y a largement de quoi faire monter les neuneus en l’air ! Du coup, comme par instinct de protection, on s’est bien gardé de dégoupiller les assistances électroniques… On vieillit, sans doute… Mais sans croûtes. n