Honda Africa Twin / 14 899 €
+ 200 km/ h • 95 ch* – 10 mkg* • 243 kg tous pleins faits** *données constructeur **mesures Moto Revue
LA PRISE EN MAIN... Premières impressions HHHHH
On prend aisément en main une Africa Twin, à condition, il est vrai, de mesurer plus de 1,65 m. Concernant l’agrément promis par la boîte DCT, très vite, on identifie les bienfaits comme les potentielles tracasseries. Évidemment, la technologie est maîtrisée et dans l’ensemble, son fonctionnement est impeccable. Et finalement, c’est son emploi à bord d’une machine typée trail aux grands débattements que la DCT peut « surprendre », notamment en ce qui concerne la fonction « embrayage » lors des manoeuvres de départ et/ou à basse vitesse. Thomas : « La version boîte manuelle reste à mes yeux plus évidente, notamment parce qu’elle permet de reprendre l’embrayage sur les manoeuvres à basse vitesse. Dans ce domaine, la DCT est un peu plus délicate. » Guidon braqué à fond, un départ exécuté en pente et/ou avec dévers, quand la DCT embraye et que la suspension se détend, il convient d’être à ce que l’on fait afin d’éviter toute surprise. Quand ça roule, la douceur de sélection est de mise pour des premières impressions rassurantes et prévenantes.
Poids et encombrement HHHHH
Cette moto, plutôt fine et élancée, n’en est pas moins lourde, d’autant plus lorsque, comme c’est le cas ici, elle est équipée de la boîte de vitesses DCT à double embrayage. Une spécificité technique qui ne passe pas inaperçue sur la balance, dopant la masse totale d’une dizaine de kilos tout de même. Bruno, du haut de son mètre soixante-dix et sous le poids de ses 60 kilos et quelques centaines de grammes, en plus d’être un agréable compagnon de route, se révèle être notre parfait mètre étalon au moment de juger du poids et de l’encombrement des motos essayées : « Mon mètre 70 prend place et se retrouve illico sur la pointe des pieds. C’est juste mais ça le fait. J’ai déjà cohabité avec plus haut encore et dans les faits, au quotidien, ce n’est pas rédhibitoire. Les 243 kg de la bête étant haut placés, c’est finalement lors des manoeuvres à l’arrêt que la prudence doit être de mise. »
Suspensions HHHHH
Là encore, l’Africa Twin fait étalage de son splendide rapport qualité/prix, cette fois au moyen de ses suspensions Showa traditionnelles, mais impeccablement calibrées. Ici, point de réglage électronique ou autre fonction semi-active, tout est dans la combinaison ressort/hydraulique. Effectivement, la tendance est à la souplesse mais le confort y gagne et surtout, l’ensemble est ultraprévenant. Thomas résume bien la situation : « On sent que les suspensions sont souples et qu’elles disposent d’un gros débattement, mais ça ne pénalise pas son comportement. Sur autoroute, même chargée et à deux, la tenue de cap est bonne et sur route sinueuse, même si on sent qu’il y a pas mal de transferts de charge, la moto reste suffisamment précise pour rouler à un bon rythme. » À noter qu’elle demande à être préchargée derrière en usage duo. D’origine, elle abaisse exagérément son assiette quand monte “un Thomas” avec sac à dos sur la place passager.
Équilibre et retour d’informations HHHHH
Depuis 2018, il est possible de recevoir son Africa Twin chaussée d’origine en Bridgestone A41 en remplacement des médiocres Dunlop D610 de première monte. C’était le cas pour notre machine d’essai et avouons qu’elle y a énormément gagné, manifestant un comportement vraiment sain et prévenant. Cette machine lit la route avec précision et retranscrit le tout de manière limpide à son pilote. Voilà comment Thomas décrit ses sensations : « Pas énormément d’inertie, de la fluidité sur les changements d’angle, pas de verrouillage du train avant à la prise de freins : pour moi, la fourche et le mono-amortisseur fonctionnent en harmonie. Je trouve la moto équilibrée, y compris en duo. Malgré les gros débattements de suspensions, la limite d’adhérence reste facile à cerner. » Bruno résume son ressenti de façon simple et concise : « Un bon feeling. Elle est naturelle et précise. »