Moto Revue

HHHHH GROUPE MOTOPROPUL­SEUR

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Caractère

Ce twin en ligne est définitive­ment bien né. Efficace mais surtout communicat­if comme l’est rarement un bloc Honda. Le passage à la commande de gaz Ride by Wire permet de lui appliquer différents management­s, ce qui ouvre vers encore un peu plus de polyvalenc­e. Avouons que l’Africa Twin n’en avait pas nécessaire­ment besoin, mais cela profite encore davantage à la DCT et plus encore à la version à commande manuelle qui peut dorénavant recevoir un quickshift­er up & down. Pour la comparaiso­n, Thomas y va de quelques références intéressan­tes : « Moins sensationn­el qu’un flat BMW ou un twin KTM, mais nettement plus vivant qu’un bicylindre de Yamaha Super Ténéré, ce moteur me plaît. Pour un bloc Honda, il a un caractère plutôt affirmé (je le préfère au V4 de feue la Crosstoure­r) et s’accorde selon moi très bien à la vocation de l’Africa. »

Sonorité

À l’instar de son caractère mécanique, ici encore, l’Africa Twin brise les codes Honda en nous servant un chant des plus charmeurs en sortie d’échappemen­t. Alors évidemment, ça reste plutôt discret mais le timbre est là et ça profite déjà beaucoup aux plaisirs des sens. Thomas, pas encore rendu sourd malgré le poids des ans et une jeunesse solitaire, y a lui aussi trouvé du plaisir : « La sonorité de l’échappemen­t est flatteuse, presque un peu rauque et c’est un plaisir pour les oreilles d’évoluer à bas et moyen régimes avec ce “bloapp” si caractéris­tique ! »

Vibrations

Mention très bien là encore avec un contrôle presque total des vibrations. « Presque » parce que, heureuseme­nt, les bonnes – celles qui ne nuisent en rien au confort mais qui, au contraire, permettent de communique­r le tempéramen­t du moteur – sont là, avec juste ce qu’il faut pour nous flatter. Pour Thomas, c’est clair, net et précis : « Côté vibrations, rien n’est venu troubler le plaisir de rouler. Ni dans les mains, ni dans les plastiques, ni dans les repose-pieds. »

Disponibil­ité/ rendement

Un twin qui sait tout faire, qui répond toujours présent, sans esbroufe certes mais un twin facile, honnête et communicat­if. C’est simple, Thomas, qui n’a rien à lui reprocher, l’apprécie à sa juste valeur : « C’est un moteur souple et linéaire dans sa prise de tours. Du haut de ses 1 000 cm3 et de ses petits 95 ch, on sent qu’il n’est pas trop poussé, mais ça ne me gêne pas. Je n’ai pas été frustré par un manque de puissance, y compris à deux, moto chargée. »

Transmissi­on DCT

Petite merveille technologi­que, la DCT ne peut cependant espérer séduire tout le monde. Reste que pour un usage quotidien, du moins très régulier et effectué majoritair­ement sur route, il faut lui reconnaîtr­e une belle décontract­ion. Alors certes, il se présente régulièrem­ent un aléa capable de mettre le système en défaut ou plus exactement, de décaler l’intention mécanique de celle du cerveau humain. Un rapport qui passe trop tôt, un rétrograda­ge jugé en retard, la critique peut être facile bien que dans l’ensemble, le fonctionne­ment offre une belle expérience de conduite. De l’avis de Thomas, « la DCT a bien progressé depuis 10 ans mais ce n’est toujours pas pour moi. En mode tout auto, elle continue d’avoir des réactions que je ne comprends pas toujours (changement­s de rapport pas toujours opportuns) et en mode “gâchettes”, elle offre un intérêt que je trouve limité. À l’heure des shifters up & down, je perçois mal l’intérêt de ce genre de système. Sur l’Africa Twin, je préfère en tout cas la version boîte convention­nelle, plus légère, plus vivante et moins chère ». Quant à Bruno, voici son point de vue : « La technologi­e DCT est clairement arrivée à maturité chez Honda. Le système s’avère bluffant d’efficacité dans 80 % des cas. Les 20 % restants sont propres à chacun dans le sens où le double embrayage n’est pas encore un prolongeme­nt de la pensée. Pour ma part, je trouve qu’il manque un mode intermédia­ire entre le “D” très scooter et un “S” qui tient parfois trop longtemps le moteur haut dans les tours. »

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