On a même testé la chute !
À MotoRevue, quand on teste un airbag autonome, on se crashe avec, histoire de pouvoir répondre par l’affirmative à l’inévitable question : «Ett’astestélachute?»
Avec une certification obtenue en France, au CRITT Sport Loisirs dont le protocole de tests est très sévère, cinq étoiles au classement SRA et une flexibilité étonnante puisqu’on peut le mettre sous à peu près n’importe quel blouson ou veste de moto sans qu’il n’y ait besoin de liaison avec la machine, l’airbag corporel Ixon IX Airbag U03 est la première application commerciale de l’airbag moto In&motion. Ce protecteur gonflable se présente sous la forme d’un gilet zippé sans manches, intégrant une dorsale souple CE 1621-2. Il se porte près du corps. Le coussin d’air d’un volume de 12 litres couvre le thorax, l’abdomen, le dos et les clavicules. L’In&box V5.4, centrale électronique amovible qui intègre l’ensemble des capteurs, un GPS, un calculateur et une batterie, commande le percuteur pyrotechnique qui se trouve avec la cartouche, dans un logement pratiqué dans la dorsale (voir photo). Une fois l’In&box intégrée dans son logement et initialisée (interrupteur général sur « on » et deux appuis sur le bouton principal), il n’y a plus rien à faire sinon surveiller la charge de la batterie via un voyant, ou sur son smartphone à l’aide d’une application intuitive (Android et iOS) qui permet également de contrôler le bon fonctionnement du système et de sélectionner le mode route ou piste (option payante). Lorsqu’on recharge l’In&box, sous réserve de l’avoir jumelé à une box Wi-Fi, les données acquises sont envoyées à la maison mère et l’algorithme se met à jour si une nouvelle version existe. Au quotidien, le gilet se fait oublier sauf par temps caniculaire car il coupe le vent : lorsqu’il fait froid, ce défaut se mue en qualité appréciée ! L’autonomie a été largement augmentée par rapport aux versions prototypes (voir MR n° 4070) et tient plus d’une vingtaine d’heures de roulage (l’électronique se met en veille quand le gilet ne bouge pas et sort de veille au moindre mouvement) : pas besoin de la recharger souvent.
Et la chute ?
Ne reculant devant aucun sacrifice, j’ai subi 2 chutes avec le gilet prototype que j’utilisais depuis plus d’une année (je teste désormais le gilet Ixon de série que nous présentons ici, les seules différences sont des détails textiles, voir MR n° 4070) : la première fut une glissade de l’avant à 48 km/h dans un virage à gauche (vitesse mesurée par le GPS du système). Le système a détecté la chute et le coussin s’est gonflé mais je n’ai rien percuté : les protecteurs physiques de mon équipement Alpinestars (blouson Missile, jean moto de la marque) ont été particulièrement performants, notamment au genou et coude qui ont subi l’impact initial. Bilan : une douleur dorsale probablement due à la torsion du corps. J’ai renvoyé le gilet à In&motion qui y a intégré la version finale du système (c’est-à-dire l’ensemble coussin d’air, diffuseur de gaz et calibrage de l’orifice de mise à l’atmosphère définitif et algorithme mis à jour). Le deuxième accident est survenu dans un virage à droite, sur une piste roulante de montagne : je me suis fait surprendre par une saignée de ruissellement barrant le chemin, j’ai été éjecté par l’avant et projeté dans un talus que j’ai percuté presque de trois quarts arrière (mon corps a subi une légère rotation). La vitesse à l’impact a été mesurée à 33 km/h par le GPS de l’In&box. Les protecteurs physiques Alpinestars (blouson Durango Air, jean moto de la marque) et le casque en fibre Shark Explore R (photo ci-dessus) ont fait leur office et l’airbag s’est déclenché bien avant le choc : j’ai nettement ressenti le gonflage au moment où j’étais projeté et j’ai eu la sensation d’atterrir sur un énorme matelas pneumatique qui aurait été positionné dans mon dos. Bilan : l’équivalent d’un coup de poing dans l’épaule droite (impact direct dans l’épaule, bien amorti par la coque du blouson) et une très légère migraine (impact du casque) mais rien de plus (dos, genoux, coudes) ; j’ai pu continuer ma journée d’essai sans autre formalité. Cela n’aurait pas été le cas sans airbag et sans protecteurs physique efficaces, car l’airbag ne fait pas tout, les autres protecteurs sont également indispensables. Je n’aurais pas forcément subi de blessure fatale mais vu l’impact, j’aurais souffert au minimum de douleurs dorsales et costales et je n’aurais pas été en mesure de continuer la balade aussi sereinement. Bref, ça marche ! n