Moto Revue

Le baptême du Bol d’Or

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Quand deux événements se télescopen­t pour mieux s’exposer, le résultat est souvent mémorable. C’est le cas pour cette victoire remportée par la paire Michel Rougerie-Daniel Urdich (à d.) lors du Bol d’Or de 1969, celui du retour à la lumière de la plus ancienne course d’endurance du monde (créée en 1922), en même temps que le baptême de la nouvelle Honda CB 750 Four sur laquelle triomphère­nt les deux pilotes. Préparée chez l’importateu­r anglais, elle devait au départ être pilotée par la paire britanniqu­e Smith-Robb, mais l’épreuve étant nationale pour sa renaissanc­e après huit années d’éclipse, ils n’avaient pas pu rouler à Montlhéry. La machine était dotée d’un deuxième frein à disque, d’un échappemen­t libre, la boîte de vitesses avait été étalonnée pour la course, et elle était équipée de l’ensemble selle-réservoir racing. Yoshio Nakamura (ingénieur et directeur de l’équipe Honda en Formule 1) était présent pour ce Bol d’Or, et c’est le concession­naire Japauto qui était à la manoeuvre. Cumulant 38 ans à eux deux, Rougerie et Urdich (ci-dessus), qui étaient des pilotes sous licence nationale (Urdich s’était classé 2e aux 1000 km du Mans plus tôt dans la saison, Rougerie ayant pour sa part remporté la catégorie 125 lors de la Côte Lapize), avaient donc créé une vraie surprise en faisant triompher cette Honda 750. La moto n’avait connu que des ennuis mineurs (éclairage, fusible, rupture de l’attache du phare longue portée), et elle avait consommé 8,5 litres aux cent en moyenne. Les pilotes ne dépassèren­t jamais les 7 000 tr/min et le moteur tourna comme une horloge durant 24 h sans jamais donner de signe d’inquiétude. Et c’est ainsi que la grande Histoire se déroula comme sur des roulettes. Le deuxième équipage, GuénardMor­el, sur Kawasaki 500, fut relégué à 20 tours...

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