EN V8 ET CONTRE TOUS Proposer une moto à moteur V8 en 2020, une hérésie ?
À l’heure où les normes de dépollution se durcissent et alors que grands et petits constructeurs promettent à plus ou moins court terme de l’électrique, on pourrait largement le penser. Mais si c’est le cas, alors des hérétiques courent encore les rues. Où ça ? En Angleterre, et plus précisément sous l’enseigne de Eisenberg Racing, une petite société qui vient d’annoncer la sortie, dans le courant de l’année, de l’EV8 : une muscle bike emmenée par un V8 de 3 000 cm3, développant la bagatelle de 420 ch ! Forte d’un rendement pour le moins conséquent (140 ch au litre : mieux qu’une Triumph Rocket 3 de 2 500 cm3 ou qu’une Boss Hoss à moteur V8 Chevrolet), la EV8 étonne surtout par sa relative compacité (empattement proche de celui d’une Ducati Diavel) et son poids raisonnable (280 kg pour la moto complète, 80 kg seulement pour le V8 maison). Et n’allez pas croire que l’engin n’est qu’un énième concept bike ou une vague maquette, destinée à faire un peu de buzz ou à attirer les bailleurs de fonds : il roule déjà et depuis une paire d’années. Par quel truchement ?
Tout simplement parce qu’Eisenberg Racing est, en premier lieu, spécialisé dans les records de vitesse et que depuis
2015, la boîte en a battu plusieurs avec un proto construit sur ce modèle. Après l’aventure sportive, c’est donc l’aventure commerciale qu’Eisenberg veut tenter. L’EV8 reprendra, à cette fin, toutes les caractéristiques de la machine de records, à ceci près qu’elle adoptera un équipement routier et tournera au sans-plomb traditionnel et non à l’essence de compétition. Eisenberg reste pour le moment évasif sur le tarif de l’engin, se contentant d’évoquer un ticket d’entrée supérieur à 120 000 euros. D’ici le lancement, reste maintenant l’une des tâches probablement les plus ardues : passer les diverses homologations.