Croire en ses rêves
Pendant plusieurs années, sous des couleurs différentes, j’avais écrit un truc intitulé « Croire en ses rêves »...
Dans ces billets d’humeur racontés avec l’émotion de l’instant et avec les mots crus que j’emploie parfois, j’expliquais comment, après avoir rêvé de l’île de Man et de ses courses, j’avais réussi malgré mes handicaps (invisibles mais bien présents) à y rouler. Comment, sans budget, j’avais acquis un titre en championnat de France de la Montagne et quelques belles places chez nos amis britanniques et comment j’étais devenu ami avec certains pilotes là-haut. Je racontais également comment, toujours en y croyant, j’ai réussi à surmonter cette pu... de trouille lors de mon retour en 2017 après cet accident dans Kirk Michael en 2016 suite, pourtant, à une belle première course. Comment avec une brèle à 3 000 euros, parti juste avec ma femme (mais rejoints par quelques amis anglais et mannois), nous avons bouclé ce retour et malgré tout amélioré ce 1er chrono. Croire en ses rêves, oui, plus que jamais, quand après avoir vendu l’ancienne ZX-6 et un supermotard que je n’utilisais plus, pour le remplacer par un joli ZX-R (oui, on est piqué Kawa à la maison), modèle 2009 avec boîtier et tout et tout (ma première vraie machine de course, héhéhé). Y croire tellement fort que put... cette année, je vais courir Junior, Senior Race et les deux Ultralightweight durant le Manx GP. Et surtout, surtout pour moi qui en rêvais depuis de nombreuses années et après avoir été renforcé dans cette démarche par deux top pilotes, lors de la Gold Cup 2015, enfin, je pose ma grand-mère au Classic TT. Ma grand-mère avec un cadre de 400 000 km et son troisième moteur. Ma grand-mère avec qui j’ai certaines années fait jusqu’à 60 000 km, parfois par des températures de - 22 °C. Ma grand-mère qui sera certainement ensuite rangée pour de bon. (...) Croire en ses rêves encore et toujours et pour se motiver lorsque, comme moi, tu découvres le vélo à bientôt 50 piges et que, le dos aidant, tu ne peux rouler qu’en VTT. Croire en ses rêves pour garder cette motivation quand tu ne peux plus pédaler tellement tu as de crampes et mal au c... sur cette selle adoucie au béton armé avec 80 bornes bouffées (comment ils font pour en empiler des centaines ?). Croire en ses rêves jusqu’au bout et te réveiller un matin avec un challenge gros comme un camion avec pas moins de 5 courses à t’empiler sans parler des essais. Croire en tes rêves quand un moto-club rempli de doux dingues (Les tontons flingueurs) t’organise une tombola et un repas pour que tu puisses acheter du matériel et un train de pneus neufs. Ce que tu économises là pourra ainsi payer ton assurance complémentaire (merci la FFM). Croire à ce rêve et voir que plein d’autres y croient et décident de t’aider. Merci Alister, Jacqui, Tracy, Marc (coach Dufour), les deux Lionel et François. Merci à ma femme de croire assez en moi pour me laisser atteindre mes rêves et à tous ceux qui y participent de près ou de loin (Michel, Étienne, Micka, Jean-Michel, Pat, David, Jack). Alors oui, croyez en vos rêves, accrochez-les, gardez-les et vous verrez que, même sur le tard, ils se concrétiseront. Richard Vuillermet / Montagne Family Team (email)
La réponse de la rédac’
Reçu en juillet et oublié dans un tiroir et/ou remisé à plus tard, cet email signé Richard Vuillermet comprenait, comme il le disait, une petite « tirade et quelques photos avant (son) départ pour le Manx GP et le Classic TT ». Il est finalement assez intemporel, et tombe bien pour nous rappeler en ce début d’année qu’à condition de savoir bien s’entourer, les rêves finissent souvent par se concrétiser.