Moto Revue

AGRÉMENT GROUPE MOTOPROPUL­SEUR

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Caractère et sonorité

« Dites, vous le voyez ce sourire aux coins de mes lèvres ? Non ? Attendez, je vous explique en trois mots : c’est rauque, rageur et jouissif » (dixit Bruno). Et c’est tellement vrai : mise en marche, et explosion de vocalises en sortie d’échappemen­t ! Le Crossplane est rocailleux à souhait, grognon sous le coup de gaz et bien présent dans toute la moto. Issu de l’YZF-R1, ce 4-cylindres en ligne aux manetons décalés de 90° est un pur produit racing, pas étonnant que la MT-10 Tourer Edition fasse preuve de caractère ! Cela dit, si elle manifeste un peu trop son tempéramen­t sportif depuis ses suspension­s fermes, elle accorde plutôt très bien son moteur à l’esprit Tourer… mais on en reparle plus loin.

Vibrations

Si, généraleme­nt, on accorde la meilleure note à une mécanique qui ne vibre pas, du moins ne fourmille pas, un 5/5 vaut tout autant pour une mécanique éprise des fameuses « good vibrations ». Certes, différente­s approches sont possibles dans ce registre et ce dont il est question ici, c’est de vie et de ressenti mécanique qui se propage dans toute la partie-cycle.

Point de fourmillem­ents, donc, à bord de la MT-10 Tourer, juste de bonnes fréquences pulsatives synonymes de caractère unique, un peu (et c’est normal) à la manière d’un V4. Bruno au micro :

« Les fameuses vibrations, quasi absentes lorsque l’on évolue normalemen­t, se réveillent sitôt que l’on met le moteur en pleine charge. Cela décuple les sensations, confère un caractère bien trempé à ce moteur et fait naître un large sourire sur le visage. Définitive­ment, ce moteur est une sacrée réussite selon moi. »

Disponibil­ité et rendement

Un bloc thermique de 1 000 cm3 jouit par définition de très bonnes bases en matière de disponibil­ité. Et la MT-10 Tourer ne passe pas à côté de ce trait caractéris­tique. Prêt à bondir dès la zone plancher du compte-tours, le 4-cylindres Crossplane propulse son équipage avec vigueur à la moindre sollicitat­ion. Et, à ce propos, de notre point de vue, il est préférable de ne pas engager le mode moteur le plus réactif, celui-ci étant exagérémen­t agressif. Dégonflé d’environ 40 chevaux par rapport à l’YZF-R1, ce moteur de Tourer ne provoque pas la moindre frustratio­n, allongeant bien suffisamme­nt les bras de celui ou celle qui mettra (osera mettre ?) la poignée en butée.

Transmissi­on

Mécanique « racing » oblige, on profite d’une boîte de vitesses rapide et précise, au premier rapport relativeme­nt long. Équipée en série du Quickshift­er uniquement paramétré pour la montée des rapports, voilà que l’on bute alors sur cet aspect très racing de la chose. En effet, la coupure d’allumage est courte, sèche et la reprise de charge presque instantané­e. Du coup, cela n’est jamais véritablem­ent confortabl­e dès que l’on met en perspectiv­e l’utilisatio­n Tourer du modèle. Par un pilotage plus incisif, en revanche, ça fonctionne et on s’y retrouve, ce qui n’est pas le cas si l’on mène l’équipage dans les bas régimes et à faible charge. Il faut alors décomposer avec l’embrayage et là, c’est mieux, bien mieux.

« En jouant avec la sélection de manière classique, je l’ai trouvé précise et relativeme­nt douce. Le shifter qui ne fonctionne qu’à la montée s’avère lui aussi agréable dès lors que l’on évolue dans les hauts régimes. Plus bas, c’est à-coups garantis. » CQFD, merci Bruno.

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 ??  ?? Elle ne manque pas d’élégance, cette selle rehaussée de surpiqûres bleues. Plus confortabl­e que la version dédiée au roadster, elle aurait toutefois pu élever davantage le niveau de confort.
Elle ne manque pas d’élégance, cette selle rehaussée de surpiqûres bleues. Plus confortabl­e que la version dédiée au roadster, elle aurait toutefois pu élever davantage le niveau de confort.
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