Moto Revue

On jouait du clavier debout

- Trac

Dans mon précédent édito, intitulé « Corona Circus », écrit dans les tout premiers jours de mars, je m’interrogea­is, entre autres, sur la pertinence des mesures décidées par nos pouvoirs publics pour éviter la propagatio­n du Covid-19. Mesures dont la cohérence m’échappait autant qu’elles m’apparaissa­ient disproport­ionnées, eu égard à la dangerosit­é relative d’un virus que les scientifiq­ues décrivaien­t alors comme un peu plus virulent qu’une grippe, puisqu’une fois et demie plus redoutable. Sauf que la vérité de début mars n’était plus celle qu’on nous livrait 15 jours plus tard... Ce n’était plus un rapport de 2 à 3, mais un taux de mortalité 20 fois supérieur et une propagatio­n très rapide, un changement d’échelle et une crise sanitaire à venir qui conduisait nos gouvernant­s à réagir dans l’urgence, jusqu’à décider de cette mesure drastique aboutissan­t au confinemen­t de notre pays tout entier. Depuis, la moitié de la planète vit confinée (au 31 mars), ralentissa­nt la propagatio­n du virus et laissant à des personnels soignants débordés un peu plus de temps pour s’organiser, comme aux chercheurs un délai plus important pour trouver un vaccin – qu’on ne peut espérer que dans plusieurs mois dans le meilleur des cas. Un virus ralenti donc, mais une économie mondiale quasi à l’arrêt. Dramatique, là aussi. En espérant que le rapport bénéfices/risques de cette action ait été bien pesé. Cette économie à plat, comment arrivera-t-elle à se relever ?

Et nous avec ? Combien de victimes, directes et indirectes, cette crise économique fera-t-elle ? Pour rappel, et ce sera le dernier chiffre à pleurer de ces lignes, selon les Nations unies, la faim tue 25 000 personnes par jour (!) dans le monde, soit 9 millions d’individus par an. Et demain ? Avec une économie mondiale exsangue ? Alors, nous, de notre côté, on va tâcher de positiver, et dans ce Moto Revue, nous avons fait le moins d’économies possible pour vous offrir un max de choses ! C’est depuis nos domiciles respectifs, terrés dans nos abris anti-coronaviru­s, que nous l’avons réalisé. Des échanges par email, téléphone, réseaux sociaux, mais aussi pigeons voyageurs ou simples signaux de fumée (avec un peu d’huile moteur dedans, forcément) ont été nécessaire­s pour produire ces pages. De nombreux changement­s d’habitudes dans les méthodes mais, on l’espère, une continuité dans le plaisir de lecture que vous offre Moto Revue. Et juste après que ces lignes auront été imprimées, toute la rédaction basculera sur le numéro 4103 pour une publicatio­n programmée au 13 mai... Pas d’interrupti­on dans la chaîne de production d’un MR au service de ses lecteurs. En espérant qu’une vie plus normale aura recommencé à suivre son cours d’ici là, que nous aurons pu reprendre le fil – et nos guidons aussi –, histoire de remettre nos paroles en musique.

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