10 BMW R18

16 ans après le retrait de la discrète R 1200 C, la voici enfin, celle qui signe le retour de BMW dans la catégorie custom. Boxer monstrueux, clin d’oeil appuyé au lointain passé de la marque, modernité électronique, modularité poussée et... gabarit pachydermique : autant dire que ce retour promet d’envoyer du lourd.

Une surprise, la révélation de cette R18 ? Non, la toute fin d’un looong dévoilement. Un teasing (c’est comme ça qu’on dit en anglais) entamé il y a près de deux ans avec l’éclosion de divers concept bikes au Japon et aux USA (commandés par BMW à des préparateurs en vogue), la révélation d’un nouveau (et très gros) moteur Boxer et puis l’apparition, il y a un an, en vedette du concours d’élégance de la Villa d’Este (événement organisé par BMW), du concept final, élaboré cette fois-ci par Munich.

Ce concept, nous l’estimions alors très proche d’une version commerciale et nous avions raison. La R18 de série qui s’étale sous nos yeux lui ressemble, en effet, de très près. Au centre de l’engin, on retrouve évidemment ce monumental flat-twin de 1 800 cm3 (110 kg sur la balance !), dépourvu de toutes durites apparentes – il est refroidi par air et huile – et du coup, très épuré dans son dessin. Tout en rondeur, ce bloc entend renvoyer à son ancêtre des années 30 qui motorisait la R5. Mais si sa technique emprunte en petite part au passé (les commandes des soupapes par culbuteur par exemple), dans l’ensemble, elle s’avère tout à fait contemporaine (double allumage, injection directe, recours à quatre soupapes par cylindre), tout comme les prestations annoncées : 91 ch à 4 750 tr/min et surtout, plus de 16 mkg de couple à seulement 3 000 tr/min... autant dire que la R5 de 1936 et ses 24 ch sont à des années-lumière de cette nouveauté.

Côté partie-cycle, Béhème joue la même partition : une tonalité classique (voire vintage) articulée autour d’une base moderne, très charpentée. Le classicisme, c’est notamment celui du cadre : un double berceau en tubes