Secrets Les du SCS MV Agusta

Un secret ? Quel secret ? En réalité, le SCS (Smart Clutch System) MV Agusta n’est autre qu’une adaptation de l’embrayage automatique EXP développé par le spécialiste américain Rekluse. Une collaboration entre fins techniciens que l’on décrypte ici.

Le premier embrayage automatique distribué par Rekluse prenait l’appellation Z-Start Pro, et cela remontait à la première moitié des années 2000. Destiné à la pratique du tout-terrain, le produit vantait alors ses mérites depuis une fonctionnalité simple et évidente : celle de permettre à la moto de ne jamais caler. En effet, le système reprenait le principe bien connu de l’embrayage centrifuge, au moyen d’un plateau incliné avec billes en acier et chemins de billes. Le Z-Start Pro existe toujours aujourd’hui, se destinant principalement à des motos plus anciennes et/ou à une utilisation sévère, telle les courses de sable (ceci pour des raisons d’amplitudes mécaniques plus larges en faveur du Z-Start Pro par rapport à l’EXP). Puis Rekluse a lancé sur le marché la technologie EXP, celle qui nous intéresse tout particulièrement ici.

De SCS à SCS 2.0

Cette fois, le plateau à billes a disparu au profit d’un mécanisme composé de glissières centrifuges, elles-mêmes insérées entre les deux faces d’un épais disque garnis. Ainsi, à la différence du Z-Start Pro dont les billes viennent repousser un plateau « presseur » sur l’empilage total des disques d’embrayage, la technologie EXP vient quant à elle combler le petit espace

(de l’ordre de quelques dixièmes de millimètre) initialement laissé entre les disques de ce même empilage. Au catalogue Rekluse, plusieurs propositions s’offrent aux acheteurs, allant de l’achat d’un kit avec seulement le mécanisme EXP accompagné d’un set de ressorts et disques d’embrayage dédiés jusqu’à un ensemble archi-complet incluant en plus cloche et noix d’embrayage, kit disques spécifiques, ressorts, plateau de pression, couvercle d’embrayage, etc. Concernant le SCS, c’est évidemment à un ensemble complet et bien spécifique auquel nous avons affaire. Depuis le millésime 2020, le SCS MV Agusta prend l’appellation 2.0 puisqu’il profite d’évolutions visant à le rendre encore plus précis et stable à l’usage, tout en repoussant les fréquences d’entretien. En plus de la gamme Turismo Veloce Lusso, on le retrouve à bord des MV Agusta Brutale 800 RR SCS et Dragster 800 RR SCS. À noter qu’il ne s’agit pas là d’une option, ni d’un accessoire catalogue puisque la terminaison

SCS définit bel et un bien à chaque fois un modèle spécifique (et exclusif) homologué par MV Agusta, le tout pour une différence tarifaire allant de 1000 à 2000 € suivant la famille choisie. Sans vouloir passer pour révolutionnaire, ni même indispensable à la conduite, il faut reconnaître que l’embrayage SCS est un petit plus auquel on prend goût assez vite.

L’action mécanique de l’embrayage automatique SCS se conjugue à une gestion électronique adaptée du Quickshifter up & down et de la commande Ride by Wire (distribution du couple moteur). Il est ainsi possible de ne jamais recourir au levier d’embrayage manuel (indispensable toutefois pour le protocole de démarrage moteur).

La gestion électronique de la commande Ride by Wire (accélérateur électronique) est spécifique aux modèles SCS et gère le couple moteur en fonction de plusieurs paramètres, tels la vitesse d’ouverture ordonnée par le pilote, la vitesse de la moto et le rapport engagé. Par exemple, le système autorise de repartir en cinquième à très, très basse vitesse en lissant l’accélération pour préserver l’embrayage, comme il interdit de redémarrer de la position arrêtée au-delà du second rapport (alerte au tableau de bord et accélération nulle).

Ici, l’éclaté d’assemblage du SCS de première génération (en vert, les patins de guidage de cloche d’embrayage « Steel Basket Pins » à remplacer tous les 7 500 kilomètres mais modifiés depuis le SCS 2.0).