Moto Revue

Wayne Rainey L’homme de fer

- Par Michel Turco. Photos MT et archives

Membre la vague américaine qui a déferlé sur le monde des Grands Prix durant les années 80, star du début des années 90, Wayne Rainey était en route vers un quatrième titre de champion du monde 500 lorsque le destin a mis un brutal coup d’arrêt à sa brillante carrière. Retour sur le parcours d’un pilote exceptionn­el.

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C’était un drôle de matin, se souvient Shae Rainey. Je me suis réveillée vers 4 heures et demie et je savais que la course de Wayne n’était pas encore terminée. J’avais un drôle de pressentim­ent.

Dix minutes plus tard, le téléphone a sonné et Scott m’a annoncé que Wayne était tombé. Il m’a dit qu’il allait bien mais qu’il fallait l’emmener en hélicoptèr­e à l’hôpital pour lui faire passer des examens. J’ai compris que si on l’évacuait ainsi, tout ne devait pas aller si bien que ça. Quand j’y repense, j’ai dû me réveiller au moment de sa chute. » Le 5 septembre 1993, à quelques milliers de kilomètres de sa Californie natale où l’attend sa femme, Wayne Rainey achève la dernière course sa carrière, allongé dans un bac à gravier, la colonne vertébrale irrémédiab­lement brisée. Au moment où sa Yamaha le désarçonna, le triple champion du monde menait le Grand Prix d’Italie et occupait la tête du classement général 500, avec en point de mire, un quatrième titre de rang. À près de 33 ans, il était alors le maître incontesté de la catégorie reine.

Né le 23 octobre 1960 à Downey, dans la banlieue de Los Angeles, Wayne Rainey fait partie de cette bande de gamins californie­ns qui vont profiter de l’engouement pour la moto qui secoue la côte ouest des États-Unis à la fin des années 60 et qui, vingt ans plus tard, marqueront de leur empreinte l’histoire des Grands Prix. Cadet d’une famille de trois enfants, le futur champion du monde hérite par ailleurs de la passion de son père, Sandy, pour les sports mécaniques et plus particuliè­rement le karting. À six ans, Wayne enfourche sa première moto, bien évidemment bricolée par son paternel. Quatre ans plus tard, il se retrouve au départ de sa première course sur l’un de ces petits circuits de dirt-track qui fleurissen­t alors un peu partout en Californie du Sud. Il apprivoise rapidement les subtilités de la glisse, en passant ses journées sur des pistes créées pour éviter aux gamins de cette génération de transforme­r les routes publiques en champs de courses. À 15 ans, Wayne Rainey et sa 125 Yamaha raflent toutes les épreuves locales de dirt-track. Fin 1976, le voilà prêt à se lancer à l’assaut des différents échelons du championna­t AMA. Il atteint le niveau du «Grand National» à 18 ans, mais pas très grand pour son âge, le blondinet californie­n doit composer avec un sérieux handicap lorsqu’il s’agit d’emmener sa grosse 750 sur les pistes ovales du Mile. Un gros crash sur la terre battue de San Jose lui vaut par ailleurs sa première

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