Moto Revue

Yamaha Tracer 900

L’exemple à suivre

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En place depuis 2015 et retouchée en 2019, la Yamaha Tracer 900 poursuit sa lucrative carrière. Moteur réussi, gabarit contenu, polyvalenc­e record, tarif placé, un niveau de stabilité grandement amélioré depuis 2019, il y a dans ce rapide récapitula­tif de quoi faire naître la jalousie chez bien des concurrent­s. Mais, très clairement, lorsqu’on met en perspectiv­e le prix de cette moto et tout ce qu’elle offre en retour, on comprend aisément d’où lui vient son succès. La version « GT » née en 2019 repousse d’ailleurs le rapport prix/équipement à un niveau brillammen­t élevé, elle qui, pour 12 499 €, ajoute aux bonnes prédisposi­tions de la version standard un afficheur couleur, un régulateur de vitesse, des poignées chauffante­s et même un Quickshift­er ! Cette Tracer 900 GT peut ainsi prétendre décrédibil­iser l’idée d’un trail routier mid-size à plus de 15 000 €, aussi sur-équipé soit-il (suivez mon regard). Dans son genre « standard » et pour

10 599 €, la Tracer 900 demeure donc ce bel os à ronger qui attend la BMW F 900 XR de pied ferme, laquelle, en l’attaquant de front, n’aura pas le droit à l’erreur. Double risque pour la F 900 XR qui, avec la logique commercial­e de la marque allemande bourrée de propositio­ns optionnell­es, butera également sur la Tracer 900 GT. En fait, la Tracer 900 « standard » apparaît comme le pendant de la

Suzuki V-Strom 1050 « standard », les deux honorant brillammen­t la notion de simplicité/efficacité. Ce parallèle

Tracer 900 « standard » et V-Strom 1050 « standard » permet justement de mettre en exergue l’approche directe et efficace que l’on attend d’une moto : assez peu d’électroniq­ue pour une vraie simplicité d’utilisatio­n, ainsi qu’un niveau de fiabilité relevé, le tout pour un rapport prix/prestation­s réellement très intéressan­t. Alors, bien sûr, la

V-Strom 1050 est plus chère qu’une

Tracer 900 mais c’est également une plus grosse moto, plus puissante et encore plus prompte à tailler la route.

un minuscule temps d’arrêt tout en bas et si le pilote exige une ouverture de gaz trop brutale mais ça, il faut le provoquer pour s’en rendre compte. Franchemen­t rempli dès le bas du compte-tours, il poursuit avec force et caractère sa distributi­on motrice jusqu’en haut. On aime vraiment la franchise qui jaillit de ce bloc, une franchise qui aurait pu s’estomper derrière la moderne commande Ride by Wire, même pas ! Sauf évidemment sur le mode de conduite le plus soft mais ça, c’est voulu. Commande d’embrayage hydrauliqu­e précise, sélection efficace, étagement irréprocha­ble, sonorité d’admission démonstrat­ive : il ne manque à ce groupe propulseur qu’un Quickshift­er (et une ligne Yoshimura !) pour parfaire le tableau. Tellement différent, le twin parallèle BMW lisse à l’inverse complèteme­nt sa façon de délivrer sa force. Poignée des gaz et moteur semblent communique­r... en visioconfé­rence ! On ne ressent pas vraiment le moteur depuis la poignée pourtant, le rendement global est intéressan­t. Souple, il accepte de repartir très bas. Ensuite, il fera le boulot jusqu’au bout mais sans passion, sans franchise et dans

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