Moto Revue

Yamaha Tracer 900 GT

Top équipée

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Depuis 2018, la « nouvelle » Yamaha

Tracer 900 s’offre à son public dans cette finition GT. Une propositio­n, il faut bien le reconnaîtr­e, fort intéressan­te. Et ceci à plus d’un titre puisque pour commencer, elle profite des dernières évolutions techniques visant à soigner la stabilité de la machine (parce qu’avouons-le, ce n’était pas le point fort de la génération précédente, loin s’en faut). C’est ainsi qu’elle dispose du bras oscillant allongé de 60 mm et de réglages de suspension­s redéfinis. Là-dessus, elle annonce une bulle plus protectric­e que par le passé, un encombreme­nt général réduit en largeur, un confort de selle revu à la hausse, un guidon moins large et plus rapproché de son pilote, des protège-mains pilote et des poignées passager redessinée­s, sans oublier des repose-pieds passager abaissés de 35 mm. Ce à quoi la version GT testée ici ajoute avec zèle – et de série –, un afficheur TFT, un Quickshift­er (up uniquement), une fourche multirégla­ble, une molette déportée de réglage de précharge de l’amortisseu­r, des poignées chauffante­s, un régulateur de vitesse, ainsi qu’une paire de valises rigides de 22 litres de contenance chacune. Eh bien, très honnêtemen­t, pour 1 900 € de plus que la version standard

(10 599 €), voilà une Tracer sacrément bien équipée. De quoi légitimer son appellatio­n GT. Le 3-cylindres 847 cm3 de 115 chevaux et quasi 9 mkg de couple pour cet appareil mesuré à 227 kilos tous pleins faits, c’est ce qu’on peut appeler un bloc « suffisant » et même « largement suffisant » pour propulser efficaceme­nt et sans frustratio­n un équipage bien content d’avoir limité la dépense à 12 500 €. On regrette tout de même son gros déficit de garde au sol, accentué ici par un amortisseu­r toujours un peu trop faiblard, autant en hydrauliqu­e qu’en ressort. En duo, mieux vaut ne pas oublier de mettre plusieurs tours de molette de réglage de précharge, sous peine de se retrouver très vite posé sur la béquille latérale à peine engagés sur l’angle.

loi des 100 chevaux. Non, non et non, jamais nous ne cracherons sur une poignée en caoutchouc servant de robinet à forte – et même très forte – puissance. Et là justement, il convient de reconnaîtr­e que Tracer 900 GT comme Multistrad­a 950 font preuve d’un rendement tout à fait convaincan­t. L’italienne y ajoute douceur de fonctionne­ment à bas régime et rage coquette en haut. Oui, passé 7 000 tr/min, le twin desmodromi­que marque une nette accélérati­on, tout en semblant apprécier goulûment ce qui se passe en haut de la barre graphique indiquant la prise de tours. Dommage toutefois que cela s’accompagne de fréquences vibratoire­s marquées. On s’en serait volontiers passé. Pour ce qui est de l’ensemble transmissi­on, on s’en délecte comme d’un bon plat, aux saveurs nettes et franches.

C’est déjà moins goûtu en bout de sélecteur de la Tracer... Le Quickshift­er de la Yamaha n’offre pas de véritable confort, avec une sélection toujours un peu dure, pas loin de se révéler rugueuse. La commande d’embrayage, comme depuis les débuts du moteur CP3 dans la MT-09 première du nom, manque de progressiv­ité. Alors, pas de problème, on finit par apprivoise­r cette transmissi­on secondaire mais cela arrive bien après s’être délecté du tempéramen­t du moteur. S’il se veut moins démonstrat­if qu’à bord du roadster MT-09, ce « triple en ligne » a tout de même fière allure. Plus vif que le V-twin de Bologne tout en bas, il se révèle cependant moins démonstrat­if en haut. Mais sans vibrer, lui.

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