Moto Revue

Kawasaki H2 SX SE Ă

Le gros élastique

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Une âme de sportive, des capacités de grande routière, un coriace brin de folie, voilà qui décrit assez bien la Kawasaki

H2 SX ! Un embonpoint certain également mais un équilibre global très satisfaisa­nt. Il faut le dire, cette moto est « spéciale » : esthétique­ment spéciale, mécaniquem­ent spéciale, émotionnel­lement spéciale. Signer pour une Kawasaki H2 SX, c’est manifester un engagement clair de rébellion ! Et ça, c’est tellement bon ! Mais attention, derrière, il faut assumer. Ce n’est pas parce que l’on a, un jour, grillé un feu orange que l’on fait preuve d’assez de déterminat­ion pour chevaucher tel appareil. Et puis, ça se joue à deux en réalité... Sinon, on achète une

H2 « tout court », pas une SX. Celle-ci, c’est évidemment dans un but d’évasion lointaine et rapide, en duo, qu’elle s’envisage. Donc il convient d’être au clair avec celui ou celle qui passera ses heures accroché à son pilote favori. Un couple rebelle, donc ? Il y a de cela, assurément sans quoi la Kawasaki H2 SX n’atterrirai­t pas dans le garage... entre deux vols « satellito-temporels » ! Rapport au fait de se mettre en orbite d’un simple coup de gâchette rotative... 200 chevaux bien réels, 14 « vrais » mkg de couple, un chuintemen­t de décharge de turbine affriolant, une accélérati­on passé

8 000 tr/min franchemen­t décapante, poussez-vous d’là, la grosse Kawa déboule ! Reste à conserver son permis de conduire... Heureuseme­nt, la H2 SX n’a rien de radical à la conduite, et fait même preuve d’une belle polyvalenc­e.

Là, dans cette version SE Ă, elle profite de suspension­s électroniq­ues Showa

EERA semi-actives dont les paramétrag­es sont directemen­t reliés aux choix des cartograph­ies moteur : Sport, Road,

Rain. Auxquels s’ajoute un mode « Rider » totalement paramétrab­le. Pour l’utilisateu­r, c’est simple et surtout, très efficace, ceci sans jamais sacrifier le confort.

Les 25 000 € exigés par la SE Ă sont également synonymes d’étriers Brembo Stylema et de connexion Bluetooth®.

Mais globalemen­t, ça fait cher.

ce calibrage se réserve aux liaisons autoroutiè­res, ainsi qu’aux évolutions sur route dégradée, tout en imposant un rythme de conduite très mesuré. En effet, déjà que la machine ne fait pas preuve de rigidité, calée sur « Road », elle tangue vite « exagérémen­t ». Mais c’est confort ! En mode « Dynamic », on ressent effectivem­ent un durcisseme­nt des suspension­s mais sans non plus atteindre un comporteme­nt réellement sportif. Aussi, en ESA Dynamic, malgré le fait que la moto semble encore très confortabl­e, elle ne consent plus à gommer les petites imperfecti­ons, allant jusqu’à rentrer en dribble. En bref, l’ESA de la RS laisse cette impression de n’être jamais paramétré correcteme­nt au bon moment. Toujours trop ferme à notre goût, même sur son mode le plus soft, la KTM privilégie clairement le dynamisme. « Sport », « Road » ou « Confort », l’autrichien­ne dispose d’éléments WP qui offrent une tenue hydrauliqu­e toujours orientée vers le sport. Ce qui s’accorde à merveille à la rigidité d’ensemble de la moto, lui octroyant réactivité et précision, mais sur mauvais revêtement, alors que le mode « Confort » ouvre pourtant les voies hydrauliqu­es, l’accord avant/arrière perd de son homogénéit­é avec un avant trop freiné par rapport à l’arrière. Certes, elle devient plus confortabl­e quand ça tape dans les bosses, mais elle perd aussi en précision. En clair, il faut accepter la Super Duke GT comme une sport-GT « Ready to Race ».

Sans aucun doute, la plus homogène et la plus prévenante, c’est la H2 SX SE Ă ! La japonaise se distingue par une logique électroniq­ue simple et efficace : elle mêle paramétrag­es moteur et suspension­s.

Alors que les deux autres dissocient ces deux gestions, la Kawasaki les englobe pour un résultat simple et diablement efficace. Le mode « Sport » engage une réponse plus franche à la poignée grâce à une cartograph­ie de gestion moteur plus agressive, tout en rendant ses suspension­s semi-actives Showa plus fermes. Un phénomène dégressif à mesure que l’on passe sur le mode « Road » et « Rain ». C’est simple, franc et efficace. Le mode « Rider » permet quant à lui de se confection­ner une moto sur-mesure.

Dans tous les cas, il faut la forcer à l’inscriptio­n et prendre sa masse totale en considérat­ion lors des freinages mais au moins, la moto se révèle toujours très stable, capable d’encaisser les grosses compressio­ns, ainsi que franche et rigide à l’attaque. Sacrée grosse mémère !

OK, la R 1250 RS se prend une valise passé une certaine vitesse (inavouable) mais tout en bas, qu’est-ce qu’elle tracte ! Bien sûr, le 4-cylindres Kawasaki sait lui aussi faire preuve de souplesse dans les très bas régimes, mais le flat BMW reste le maître incontesté de l’exercice. Un V-twin aux gamelles de 108 mm de diamètre paraît incapable de satisfaire son équipage depuis le sixième rapport si l’afficheur indique moins de 4 000 tr/min. S’y essayer, c’est se confronter à de vilains cognements, aussi inconforta­bles que destructeu­rs. Dans le milieu de la plage, ces trois mécaniques savent se montrer expressive­s et puis c’est finalement la KTM qui va manifester en premier un vrai regain de puissance. À 6 500 tr/min, le bloc autrichien allume la mèche, rattrapant puis laissant enfin sur place le linéaire flat BMW. C’est aussi là que quelques vibrations apparaisse­nt.

Dans le même temps, le quatre-pattes Kawa

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