Moto Revue

Triumph Rocket 3

Démesure mécanique

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Là, c’est quelque chose... 2 458 cm3, 22,5 mkg de couple à 4 000 tr/min, tout ça dédié à l’unique roue arrière de l’engin sur lequel on vient de poser ses fesses... Ben, ça fait réfléchir ! Et quelles que soient l’approche et les raisons pour lesquelles on en vient à se mettre aux commandes de l’appareil en question, on sait intimement qu’il va falloir opérer une approche douce avec la poignée des gaz. La précédente Rocket 3, c’était

2 294 cm3 pour 140 chevaux et 20,4 mkg de couple. Toujours au moyen d’un 3-cylindres en ligne disposé longitudin­alement mais aux cotes internes en 101,6 x 94,3 mm contre 110,2 x 85,9 mm en faveur du dernier triple en date. Cette fois, la Rocket 3 nous est revenue diablement énervée !

Et si elle a largement rehaussé son niveau de performanc­es, il en va de même concernant sa qualité d’assemblage, de finition, pour dorénavant atteindre un niveau... stratosphé­rique. Cette meule n’est rien d’autre qu’une oeuvre d’art !

Elle pourrait presque passer pour un show bike, une machine d’exposition qui serait uniquement destinée à faire le buzz depuis les podiums, sans rien à l’intérieur, sans être capable de rouler. Et pourtant, elle roule... diablement bien qui plus est.

Rien ne dépasse, pas une durite (allez, si, on arrive à apercevoir les durites de frein avant, mais c’est tout), pas un morceau de faisceau électrique mais à l’inverse, les formes et volumes s’affichent en XXL. Sacrée grosse moto ! Et qui dit grosse moto ne dit pas forcément moto pataude car sur la route, malgré ses deux énormes pneus (150/80 x 17 et 240/50 x 16), la Rocket 3 se révèle surprenant­e de facilité. Après, pour en attraper le guidon, mieux vaut dépasser le mètre 70, sans quoi... Bon, et ce moteur... quel moteur ! Facile lui aussi d’ailleurs et ce, grâce à une électroniq­ue simple et efficace qui emballe le tout dans une sensation de sécurité décuplée. Incroyable en phase motrice, ce moteur est également jouissif en décélérati­on, de par les pétarades qui s’échappent de la triple sortie. Mais chez Triumph, on le sait, les motos sont développée­s par des ingénieurs passionnés et des pilotes développeu­rs pointilleu­x.

aux pieds n’étaient pas inintéress­antes, sauf que les trois éléments mis en ensemble, ça devenait du grand n’importe quoi !

Et il avait raison l’animal, diablement raison ! Quelle incohérenc­e ! Quelle torture ! L’assise, ça passe, mais pour se mettre en route, le fait de devoir allonger les membres à outrance alors que la distance guidon/repose-pieds est minuscule, on a comme l’impression de ressembler à une moule vue de profil (sic)… Une position inconforta­ble qui souffre en plus d’un amortissem­ent perfectibl­e. Tout y est pour vous flinguer avant même de voir le fond du réservoir d’essence illuminer le voyant de réserve. Enfin, si le parti pris d’une

ultra-simplicité de tableau de bord se défend, le coup des commandes de clignotant­s dissociées, ça reste limite. Avec son large guidon, relativeme­nt reculé, la XDiavel S propose une posture très différente, avec un buste nettement plus relevé. Si bien qu’instinctiv­ement, nos pieds cherchent leurs appuis en dessous de la selle alors que non, il n’y a rien ici, c’est plus en avant que ça se passe. Réglables sur un axe longitudin­al, même calées au plus court, les commandes restent éloignées vers l’avant. L’assise n’est pas si mal, on est bien calé dans la selle et l’amortissem­ent bosse plutôt efficaceme­nt. Au final, ça n’est pas si inconforta­ble. Si on lui reproche de disposer de rétroviseu­rs sujets aux vibrations, on loue en revanche l’emploi de commodos rétroéclai­rés. La Rocket 3, dans cette définition R, oblige à aller chercher loin, très loin devant son guidon. Ce qui peut être rédhibitoi­re pour certain(e)s. Pour le reste, c’est drôlement bien, avec une assise confortabl­e et un amortissem­ent de bonne facture. Et avec ses repose-pieds en position centrale, ça ressemble à une ergonomie de roadster. Le cas GoldWing se veut à part. Assise droite, guidon juste sous les mains, super confort, toutes les commandes accessible­s facilement, protection aux intempérie­s, bulle réglable, petits coffres de rangement, valises, etc. C’est noté 5/5, évidemment.

Bourrée d’un caractère communicat­if, la XDiavel S active le niveau de joie de vivre à un cran élevé. Tout en elle se révèle excitant, grisant, depuis sa plastique jusqu’à son moteur, en passant par la qualité de ses équipement­s. Menée « à la cool », elle est top ! Vivante et pas si inconforta­ble que ça, elle nous régale en balade. Ensuite,

240 mm. On se limite vite pour une histoire de garde au sol mais avant que ça frotte, le comporteme­nt se veut plutôt neutre. En fait, c’est la position de pilotage qui vient tout gâcher... La GoldWing est lourde, c’est une évidence. Mais elle est terribleme­nt bien équilibrée. Ça n’en fait pas une sportive mais une fois le poids et le gabarit assimilés (ce qui ne prend que peu de temps), ce gros tapis volant se laisse guider avec aisance et assurance. À propos de la Rocket 3 R, là encore, il convient de prendre le temps de s’y faire. Ensuite, ça roule tout seul ! Prudent, on commence par se méfier des deux gros pneumatiqu­es. Sauf qu’en deux kilomètres le mode d’emploi est assimilé et l’anglaise rassure. Alors, oui, il faut la forcer un peu plus que les autres passé un certain angle mais au moins autorise-t-elle à en prendre, de l’angle ! 4,5, c’est très bien.

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Encore un détail qui compte : le petit coffre placé sous la console centrale qui inclue au passage une prise USB.
 ??  ?? Une fois le flat-6 lancé, on n’aspire plus qu’à rouler, rouler, rouler pour s’en délecter.
Une fois le flat-6 lancé, on n’aspire plus qu’à rouler, rouler, rouler pour s’en délecter.

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