Moto Revue

HarleyDavi­dson FXDR 114

Trash métal

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Que l’on soit attiré ou pas par les produits de Milwaukee, impossible de stagner sur un niveau d’encéphalog­ramme plat sitôt que la FXR entre dans notre champ de vision. Mince alors, quelle gueule, cette brêle ! Arrière tronqué, avant fuyant, ensemble posé au sol, bloc 114 inch (1 868 cm3), revêtement noir, manche à air avancé et avec filtre en frontal : si la FXDR était un mets culinaire, ben faudrait pas craindre les piments pour croquer dedans ! Oublions cette idée de casse-croûte, l’américaine qui est venue grogner dans ce comparatif, son truc, il semblerait que ce soit plutôt la musique qui gratte, qui pique, qui accouche d’acouphènes. J’entends par là (enfin... entre deux acouphènes, donc), de la musique trash, un truc autrement plus puissant qu’un gentillet show de musique country... Enfin, c’est une image, on est d’accord ? Parce qu’en réalité, il n’en ressort pas de si gros décibels en sortie d’échappemen­t mais franchemen­t, question look, ça déménage, non ? La bête exploite en son cadre le big bloc 114 inch. 1 868 cm3, 90 chevaux et plus de 16 mkg de couple sont au programme. Boîte 6 vitesses, transmissi­on par courroie, afficheur minimalist­e, ligne d’échappemen­t recouverte d’une protection bronze, assise super base, pneumatiqu­e arrière en 240 mm de large, deux demi-guidons, repose-pieds pilote très loin devant, reposepied­s passager... absents ! Là, il faut être clair, la FXDR, c’est une pure bécane d’égoïste ! Et avec laquelle il ne faudra pas trop imaginer s’éloigner de sa tanière, la position de pilotage étant juste... horrible ! Mais ce qui se révèle finalement être le plus regrettabl­e, c’est de disposer d’un terrible aspirateur à nénettes alors que l’on ne sera même pas en mesure d’en ramener une à la maison (sic) ! Encore que... si la FXDR est bel et bien prévue pour une utilisatio­n solo comme en atteste sa carte grise, il est néanmoins possible de renverser la vapeur au moment de l’achat en pensant à la déclarer apte au duo avant de lancer la procédure d’immatricul­ation. Et il sera toujours possible de lui greffer un semblant d’équipement arrière en vue de charger sa muse.

Le son du six-à-plat, rien que ça, c’est l’extase ! Surtout qu’il n’est pas si discret que cela. Bien sûr, on se laisserait volontiers tenter par l’installati­on de silencieux plus libérés, toutefois, d’origine, c’est déjà très généreux. Ici, en boîte mécanique (mais c’est vrai également avec la DCT7), la GoldWing laisse entendre pas mal de bruit de transmissi­on. Ça peut en contrarier certains mais inutile de se focaliser là-dessus. Pas de grosses performanc­es donc, mais un plaisir non dissimulé à passer des très bas aux hauts régimes. Au rayon V-twin, celui de la Ducati est une balle ! Capable d’en remontrer à la Rocket 3 sur les reprises en sixième, il est celui qui enterre ici la concurrenc­e en matière de performanc­es pures. Il est à l’inverse le moins à l’aise, tout en bas du baregraphe comptabili­sant les révolution­s moteur : ça peut cogner. Il partage avec la FXDR une commande d’embrayage assez ferme mais l’une comme l’autre se révèlent précises et progressiv­es.

Le bloc à air de la FXDR est étonnant de souplesse en bas, tout en se révélant parfaiteme­nt rempli au milieu. En haut, c’est fade, alors on enchaîne très rapidement la montée des rapports et au final, on s’y retrouve. Enfin, la boîte HD est clairement la plus virile du lot : débattemen­t court, commande ferme, enclenchem­ent franc et bruyant, elle est assez lente mais aussi très précise et bien étagée.

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Tof’ n’est pas grand, ça va qu’il aime les Harley et que son ex-Night Rod lui avait fait comprendre comment s’y prendre avec ce genre d’appareil au sale caractère.

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