L’aventure sudaméricaine en chiffres
et il est temps pour moi de quitter le pays. À Uyuni, je fais des stocks d'essence (35 litres au total dont 15 dans le réservoir et 20 dans un jerrycan additionnel) et de provisions et me lance dans la traversée du Salar du même nom. Devant moi, une étendue de sel blanc à perte de vue. La réverbération est telle que je me suis équipé de lunettes de soleil pour l'occasion. Je navigue au cap dans cet horizon sans repères où seules les traînées grises laissées par les pneus des 4 x 4 constituent mon fil d'Ariane.
La rotondité de la Terre
Un rêve de gosse qui se réalise, sur les traces du Dakar et celles des grands aventuriers ! Le sel est tassé et je progresse sans problème à plus de 80 km/h. Je me sens si petit et si seul dans cette immensité... où je peux même percevoir la rotondité de la Terre. Parmi les mirages, un repère se confirme : l'île Incahuasi avec ses pentes aux innombrables cactus. Point de vue époustouflant à 360° ! La sortie de la Bolivie vers le Chili se poursuit par une piste splendide longue de 260 km dans le
Sud Lipez, région désertique aux paysages lunaires. La piste en tôle ondulée et les ornières dans un sable lourd mettent le pilote et la moto à rude épreuve au milieu de cet environnement aride qui frôle 2 000 m d'altitude. Faute de puissance suffisante, je reste même tanké dans un monticule et dois dégonfler pour m'en extraire péniblement. Ces désagréments sont cependant vite oubliés à la vue des flamants roses qui se reflètent dans les eaux bleu profond des lagunes surmontées par les montagnes ocre-rouge du début du parcours. La suite est tout aussi impressionnante, voire fantasmagorique : lagunes rouge et verte, arbre de pierre, fumerolles, et le « désert de Dali »... et même des bains thermaux en plein air pour se délasser avant de finir cette piste inoubliable en une journée ! Ambiance étonnante dans le no man’s land entre les deux pays où sont entassés 4 x 4 et touristes venus découvrir la région. Fin de la piste et début de l'asphalte pour rejoindre San Pedro de Atacama situé 2 000 m plus bas. Nous sommes à peine fin octobre (milieu du printemps sur place) et il fait une chaleur de plomb (plus de 40 °C) qui dérègle la moto : perte de puissance, soubresauts... Impossible de savoir ce
• 40 000 km dont 12 000 km en duo
• 6 mois de voyage dont 5 mois sur la moto
• 11 jours de remontée du fleuve
Amazone en bateau
• 9 pays visités
• 0 visa
• 16 564 photos
• 3 pneus arrière, 2 pneus avant
• 2 kits chaîne
• 1 amortisseur arrière cassé
• 1 roulement de roue arrière pulvérisé
• 1 crevaison
• 0 problème de sécurité
• Des centaines de rencontres et de moments inoubliables
• 1 couple de motards heureux !