Un protocole sanitaire très strict
Directeur médical du MotoGP, Angel Charte a été chargé de mettre en place le protocole sanitaire qui a permis de convaincre les autorités espagnoles à autoriser la tenue des deux premiers Grands Prix, sur le circuit de Jerez, avec un nombre restreint de participants. Un protocole qui a, par la suite, été validé par les différents pays où se rendra le championnat MotoGP. En voici les grandes lignes...
• Un test Covid-19 sera organisé les cinq jours avant l’épreuve. Chacun devra ensuite s’auto-isoler avant de rejoindre le circuit.
• Des tests aléatoires seront organisés durant le week-end et un contrôle médical quotidien sera effectué afin de détecter le moindre symptôme.
• Tout le monde devra porter un masque de protection et une application permettra de tracer chacun.
• Toute personne présentant des symptômes sera installée dans une zone du centre médical spécialement habilitée.
• Le personnel des différentes équipes sera réparti par groupes et ne pourra pas se mélanger.
• Tous les teams seront assignés à résider dans des hôtels réservés par l’organisation.
qui n’a encore jamais couru avec la moto dont je dispose cette année. Répéter des courses sur le même circuit va me permettre d’apprendre plus rapidement. » Aleix Espargaro est sur la même longueur d’onde. « Ça va être sympa de se retrouver en famille avec l’équipe et de passer toutes ces semaines ensemble, avance le pilote Aprilia. Ça va créer d’autres liens en nous permettant d’améliorer nos méthodes de travail. » L’intensité du championnat qui s’annonce soulève toutefois pas mal d’interrogations. « Après toutes ces semaines passées à la maison, la reprise ne sera pas forcément simple, craint Christophe Bourguignon, le directeur technique du team Honda LCR. Tous les gars ont débranché et profité de moments de calme qu’ils n’avaient encore jamais connus. Du jour au lendemain, on va tous se retrouver à enchaîner les week-ends de boulot sans pouvoir souffler. D’autant qu’on nous a demandé de réduire les équipes au minimum pour limiter le nombre de personnes dans le paddock. »
Sans hospitality, ni autorisation de sortir des hôtels où il sera assigné, le personnel des équipes va par ailleurs évoluer dans un environnement forcément moins agréable que ce qu’il connaissait jusqu’à présent. « Sur les quatre prochains mois, avec les restrictions appliquées par de nombreux pays, il y aura des gars qui ne pourront pas repasser chez eux, note un technicien de l’équipe Yamaha officielle. Ça risque d’ajouter un peu de stress et de tension dans certains groupes. » Sans parler du fait que tout le monde va devoir bosser avec un masque ou une visière.
Les constructeurs vont également devoir gérer une logistique qui n’était pas prévue en début d’année, avec un acheminement de pièces détachées qui a dû être revu et corrigé.
«Le challenge reste le même»
Côté pilotes, on devrait logiquement retrouver aux avant-postes ceux qui étaient en forme durant les tests hivernaux, mais on peut s’attendre à quelques surprises. Car si cette longue coupure a évidemment profité à Marc Marquez qui a pu récupérer à cent pour cent de son opération de l’épaule, elle a aussi pu émousser le fil de quelques lames. « Même si on a tous pu reprendre l’entraînement sur circuit avec des motos de vitesse, il se peut que certains pilotes mettent un peu plus de temps à reprendre le rythme », note Johann Zarco qui a enchaîné les kilomètres avec une Ducati Panigale. Fabio Quartararo a, lui, fait pas mal de motocross avant de s’offrir une séance de deux jours avec une Yamaha R1 sur le circuit