Le Superbike dans le vent ?
Ça pourrait être l’idée... Ça devrait être l’idée surtout. Sans faire offense ni injure au championnat du monde Superbike, ni aux excellents pilotes qui y participent, Jonathan Rea en tête
(le sextuple champion du monde en titre), la comparaison avec le championnat MotoGP reste impossible à supporter. De fait, on est en droit de se poser la question de l’intérêt de poursuivre de la sorte avec ces deux championnats. Pendant que l’un focalise toutes les attentions, accueille les plus grandes stars et forme les jeunes pousses qui les deviendront, concentre l’essentiel des ressources allouées par les marques au sport moto, attire toutes les attentions, attise toutes les convoitises, rayonne sur la planète sportive – et donc parfois sur la société civile – bien au-delà de la sphère moto, l’autre suit dans son ombre, et très, très loin de son aspi. Pourquoi ? Parce qu’on s’y perd, et je ne parle pas là du grand public qui ne sait même pas ce que c’est, mais bien des aficionados du sport moto eux-mêmes ! Normal, parce qu’entre les purs prototypes que l’on retrouve en MotoGP et les prototypes (quand même) qui évoluent en Superbike, il n’y a pas un monde d’écart. Une à deux secondes oui, mais pas un monde, d’autant qu’en face d’un écran de TV, l’impression visuelle se mélange aussi. Un ersatz de MotoGP, voilà ce qu’incarne aujourd’hui le SBK mondial... Alors on nous dira que le MotoGP, c’est l’image absolue, le SBK une extrapolation des motos de série qui sert à les faire vendre. Mouais... De série, en tout cas pour les machines qui roulent devant – donc celles qui passent à la télé –, il n’y a plus rien, excepté la forme, et un minimum d’attributs techniques, qui les lie avec les hypersportives achetées par monsieur Tout-le-monde. Et puis, monsieur Tout-le-monde, les sportives, c’est de moins en moins la catégorie qu’il achète. Au contraire des roadsters qui ont le vent en poupe depuis des décennies ! Vous la voyez arriver l’idée ? Eh oui, pourquoi ne pas organiser le championnat du monde SBK (et Supersport) avec des roadsters ? Ce choix offrirait bien des avantages : par ce changement radical, braquer des projecteurs toujours curieux et avides de nouveautés sur la discipline, supprimer la confusion avec les prototypes carénés du MotoGP, permettre à de très nombreuses marques de s’engager puisque l’immense majorité possède dans son catalogue un gros (SBK) et un moyen (Supersport) roadster, être en phase avec la réalité du marché puisque ce sont les roadsters qui font le gros des ventes de motos. Dans une configuration SBK roadster, Aprilia, BMW, Ducati, Honda, Kawasaki, KTM, Moto Morini, MV Agusta, Suzuki, Triumph et Yamaha auraient des motos à engager. En Supersport, loin de la Coupe Yamaha en vigueur, Aprilia, BMW, Ducati, Honda, Kawasaki, KTM, MV Agusta, Suzuki, Triumph et Yamaha pourraient grossir les rangs. Une représentativité intéressante, non ? Des superbikes revenues dans le vent, sans bulle protectrice certes, mais avec un nouveau souffle propice au succès.