Moto Revue

Hubert Auriol 1952-2021

Décédé le dimanche 10 janvier, Hubert Auriol avait 68 ans. Triple vainqueur du Paris-Dakar, il a ensuite dirigé l’épreuve pendant près de dix ans. C’est un grand monsieur de la moto qui nous a quittés.

- Par Christian Batteux. Photos archives Moto Revue.

Hospitalis­é depuis plusieurs semaines, Hubert Auriol a malheureus­ement succombé à un accident cardio-vasculaire, une mauvaise nouvelle qui nous est tombée dessus dimanche 10 janvier, en début d’après-midi. Il se battait depuis de longues années contre un cancer des os mais la dernière fois que nous avions croisé sa route, lors des Trophées de la Moto organisés par les Éditions Larivière, où il était venu recevoir le prix du « Motard de l’année », les nouvelles qu’il nous avait données étaient plutôt bonnes. Et puis, l’automne dernier, un peu après la mi-novembre, touché par le Covid-19, Hubert Auriol a été admis en réanimatio­n. Depuis, nous étions dans l’attente, dans l’espoir qu’il se sorte de ce mauvais pas. Pour tout vous dire, nous avions même préparé un article relatant sa première victoire sur l’épreuve reine des rallyes-raids, avec en arrière-pensée, cette idée un peu irrationne­lle de conjurer le sort... L’article en question est à lire dans les pages suivantes, qui prolongent le court hommage que nous lui rendons ici.

Une carrière exceptionn­elle

Né en Éthiopie, le 7 juin 1952, à Addis-Abeba, un pays où son père était responsabl­e du chemin de fer franco-éthiopien, Hubert Auriol était rentré en France à l’âge de 11 ans et s’était pris de passion pour la moto une fois devenu adulte. Il était cadre commercial dans une entreprise de textile lorsqu’en automne 1978, il avait pris une décision qui allait complèteme­nt bouleverse­r sa vie : démissionn­er de son boulot et prendre le départ du premier Paris-Alger-Dakar, fin décembre 1978, lui qui avait raté les deux éditions du Rallye Abidjan-Nice organisées en 1976 et en 1977. Achevant l’épreuve à la septième place, au guidon d’une Yamaha XT 500, il avait été sollicité par BMW et c’est avec cette marque qu’il était devenu pilote profession­nel de rallye-raid, une discipline bénéfician­t d’une popularité exceptionn­elle et d’un investisse­ment très important des constructe­urs. Vainqueur du Paris-Dakar avec BMW en 1981 (voir pages suivantes) et en 1983, passé sur Ligier-Cagiva en 1985 puis Cagiva « tout court » en 1986, il achevait sa carrière moto en 1987, deux chevilles brisées, à la veille de remporter son troisième Dakar à moto. Cinq ans plus tard, c’est au volant d’une Mitsubishi, associé au navigateur Philippe Monnet, qu’il gagnera ce fameux troisième Dakar, premier à l’emporter en auto après la moto. Par la suite, il prendra la direction de l’épreuve, de 1995 à 2003, puis persistera dans cette voie en créant l’Africa Race ou en dirigeant le China Grand Rally. Il s’épanouissa­it dans ces grands espaces désertique­s qui étaient devenus son terrain d’expression fétiche. Il faut désormais se faire à l’idée que l’on ne verra plus ce grand bonhomme charismati­que au sourire ravageur.

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