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La circulation inter-files, tolérée de longue date, est devenue, en février, le terrain de chasse des pandores en mal de PV, alors même que la Sécurité routière reconnaît son intérêt pour la pratique.
90 euros et trois points de permis : c’est ce dont se font délester depuis début février, les malchanceux qui, en Île-de-France, ont le malheur de se faire surprendre en inter-files par des policiers zélés. Pourquoi zélés ? Parce que depuis des années, la pratique est tolérée. Mieux : elle fait l’objet depuis 2016, d’une étude commandée par la Délégation à la Sécurité routière, visant à en mesurer le rapport bénéfice/risques. Une étude, qui, selon des règles précises, a autorisé ce type de circulation dans 11 départements dont ceux d’Île-de-France. Pourquoi, alors, les condés sortent-ils lestement le carnet à souches depuis février ? Parce que cette étude et son expérimentation grandeur nature sont terminées depuis le… 31 janvier. Logique ? Si l’étude avait conclu catégoriquement à la dangerosité de l’inter-files, on pourrait en convenir. Mais ce n’est pas le cas : au terme de ses 81 pages, le rapport qui en découle, explique seulement que cette expérimentation a été trop limitée pour trancher définitivement en faveur ou en défaveur de la pratique. D’ailleurs, à sa suite, la Délégation à la Sécurité routière s’est engagée à la reconduction de l’expérimentation, à plus grande échelle, d’ici quelques mois, le temps de faire signer les décrets l’autorisant. Mais c’est visiblement là, dans cet intervalle de quelques mois, que la police a décidé de sortir la machine à PV.
Une machine qui, vu la densité du trafic routier en ÎIe-de-France, n’aura aucun mal à être rentabilisée. Appelons ça de l’opportunisme pour rester polis. En attendant, ceux qui en font les frais peuvent se tourner vers la FFMC (https:// www.ffmc75.net/aide-juridique) pour se faire aider dans la contestation de ces verbalisations.