Moto Revue

BROUGH SUPERIOR LAWRENCE SELLE QU’ON N’ATTENDAIT PAS

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En 2021, rouler en Brough Superior ne sera plus forcément un plaisir solitaire. La marque – désormais française – sort d’ici quelques semaines la Lawrence : sa première moto adaptée au duo. L’engin ne sera dévoilé en photos que dans notre prochain numéro, mais avant cela, Thierry Henriette, le boss de Brough (photo), a consenti à nous révéler quelques détails de cette nouveauté. Thierry, cette Lawrence est la première de la gamme à pouvoir accueillir un passager. C’est une demande de la clientèle ou c’est un coup que la marque tente ?

Disons que c’est en lien avec la demande sur le marché US. On travaille en ce moment sur l’homologati­on américaine pour arriver là-bas l’année prochaine. C’est un gros marché donc on a un grand nombre de demandes, mais ce sont pour beaucoup des motards qui souhaitent cruiser à deux.

C’est une machine qui reprend la même base technique que les autres modèles de la gamme ?

À certains égards seulement. Côté moteur, on reste sur leV-twin atmosphéri­que de

1 000 cm3 développé en collaborat­ion avec Akira. Côté partie-cycle, on garde le cadre en titane, un train avant de type Fior mais des changement­s s’opèrent au niveau de la boucle arrière – désormais plus élaborée, en tubulaire titane –, au niveau des réglages de suspension­s, et au niveau du bras oscillant, qui est taillé masse alors que sur les autres modèles, il s’agit d’un élément de fonderie ré-usinée. Et puis, bien sûr, l’habillage évolue : il est entièremen­t en carbone, les pneus sont plus larges (120 à l’avant,

200 à l’arrière) et la contenance du réservoir a été portée à 20,5 litres afin d’étendre le champ d’action de la moto.

Au vu de son habillage, cette Lawrence n’est tout de même pas une GT. Tu la définis comment, toi ?

Ce qu’on a voulu faire, c’est un cruiser sportif.

Une machine comparable dans l’esprit à une Ducati Diavel X, même si la Lawrence reste sur une position de jambes centrées, et non pas en avant. Après, concernant l’habillage, nous allons proposer un gros catalogue d’options qui, justement, va permettre d’adapter la moto aux souhaits de chacun.

Cette Lawrence, elle arrive quand et à quel prix ?

La moto doit être présentée courant mars au tarif de 66 000 euros. Pour ce qui est de parler livraison finale jusqu’au client, il n’est pas encore possible de communique­r sur une date unique. On a un rythme de production qui est celui d’une petite structure : on fabrique en moyenne

100 motos par an, tous modèles confondus. Disons que ceux qui commandent une Lawrence au printemps peuvent espérer en tourner la poignée avant la fin de l’année. On a entre 6 et 9 mois de délais de livraison.

Brough Superior ne sera pas amené à produire plus, si la demande augmente ?

Si, mais pas dans d’énormes proportion­s. Cette année, on a fabriqué une centaine de motos. À l’avenir, ce sera probableme­nt un peu plus mais ce ne sera pas décuplé. D’ailleurs, Brough Superior n’a jamais vendu beaucoup. Et puis, je ne crois pas qu’aujourd’hui, il soit viable de faire grandir une marque de moto

made in France en visant de gros volumes et des tarifs dans le coeur du marché.

Pourtant, en 2012, tu annonçais vouloir lancer la Superbob, une machine autour de 25 000 euros...

Oui, mais j’en suis revenu. Ce n’est pas possible, d’un point de vue industriel, de concurrenc­er des marques comme Ducati ouTriumph sur leur terrain. La Superbob, c’était un point de départ. Disons, la graine dont les Brough Superior ont germé.

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