AGRÉMENT PARTIE-CYCLE
Suspensions ★★☆☆☆
Sa masse, sa géométrie, son orientation font de la Rocket III GT un bel objet mais à l’usage, c’est exigeant, très exigeant, voire fatigant... Thomas affirme sans détours : « J’ai trouvé ça bien jusqu’au premier raccord de bitume. Après, j’ai ressenti un fort coup de latte dans l’arrière-train, puis une larme qui coulait sur ma joue. C’était la fin de l’innocence... Non mais sans déconner, des suspensions qui travaillent sur un aussi faible débattement, ce n’est pas possible ! » C’est clair que ça tabasse là derrière... Autant devant, ça encaisse bien, autant derrière, ça sature vite. Bruno n’en pense pas moins : « Euh, c’est sec là quand même... Lorsque le revêtement est bien lisse, ce n’est pas vraiment gênant. Mais lorsque ça se dégrade, on rend rapidement la main, fatigué de se faire maltraiter les lombaires par l’ensemble arrière. Et puis je ne pense pas qu’il y ait de quelconques différences de conception des éléments de suspensions par rapport à la R. Du coup, je repense aux gars du marketing et je me dis que franchement... » Tout ça avec une position assise très déportée sur les lombaires... Ou comment une balade peut rapidement virer au calvaire, plus encore si elle se fait à deux...
Équilibre et retour d’informations ★★★☆☆ H
Ça tape, ça remue, ça engage, ça guide exagérément. Non seulement il faut s’en occuper mais surtout, il faut vraiment anticiper. Thomas, un tantinet blasé : « La moto a un côté culbuto très prononcé, je trouve. Quand tu la mets sur l’angle, elle se remet droite dès que tu relâches l’attention. J’imagine que la monte pneumatique n’est pas étrangère à cet effet. Perso, je trouve ça chiant. On passe son temps à arrondir les trajectoires. Je serais curieux de voir ce que cette Rocket donnerait avec des largeurs de pneus plus conventionnelles. Là, ça l’enferme dans un programme très restreint : moto de ligne droite sur chaussée bien revêtue. Trop contraignant à mes yeux. » Eh oui, à bord de la Rocket III, c’est la monte pneumatique qui pilote. Fait nettement marqué au passage sur un revêtement rainuré et/ou dégradé. Heureusement, la partie-cycle se révèle bien rigide, offrant un ressenti correct de ce qui se passe là-dessous mais l’équilibre proposé ne pourra pas plaire à tout le monde. Bruno juge la grosse anglaise au gré de son humeur : « D’un côté, je trouve ça vraiment rigolo de devoir un peu batailler avec la moto, de la forcer pour l’inscrire en courbe, de sentir cet arrière se soulever à la mise en charge. D’une part parce que je m’y attendais et aussi parce que je ne me suis jamais fait de frayeurs à son guidon, même en attaquant salement, ce qui n’est de toute façon pas son programme. Et puis d’un autre côté, je ne peux m’empêcher de penser qu’une monte pneumatique moins engagée lui conférerait un comportement plus homogène. Mais quand même, en y réfléchissant encore – et surtout en repensant au camion qu’était l’ancienne –, je suis soufflé par cette partie-cycle et ce qu’elle permet. »